C'est un procès sous haute tension qui s'ouvre à New-York ce lundi 5 novembre. Le baron de la drogue Joaquin Guzman, connu comme "El Chapo", est accusé d'avoir dirigé pendant 25 ans le cartel de Sinaloa, le plus puissant cartel de drogue au monde.
Depuis son extradition aux États-Unis en 2017, il fait l'objet de conditions de détention draconiennes : une cellule sans fenêtre, à l'isolement 23 heures sur 24, aucune visite à part celle de son avocat et de ses jumelles. Des moyens renforcés pour cet as de l'évasion.
Par deux fois, Joaquin Guzman a fait faux bond aux autorités. En 2001, il est incarcéré au Mexique depuis 8 ans. Caché dans un bac à linge sale, il échappe à la vigilance des gardes. Il n'est attrapé que 13 ans plus tard, en 2014. Mais pas question de rester enfermé. Quatorze mois après la deuxième arrestation, El Chapo s'évade à nouveau. Et le scénario est hollywoodien.
Nous sommes le 12 juillet 2015. Il est 20h40. Joaquin Guzman est enfermé dans la cellule numéro 20 de la prison de haute sécurité d'Altiplano. Il est dans son lit, sous sa couverture, et regarde la télévision. Des bruits sourds viennent de l'extérieur de sa cellule. Mais Guzman ne bronche pas, pas plus que les gardes pénitenciers.
À 20h50, Guzman se lève et se met à faire les cent pas dans sa cellule, entre son lit et la douche. "Normal pour des prisonniers qui restent longuement dans un espace confiné", dira plus tard le responsable de la commission de sécurité nationale, Monte Alejandro Rubido. En réalité, El Chapo est sur le point de s'évader. Toujours très calme, il s'assoit sur son matelas, enfile ses chaussures. Après avoir haussé le son de son téléviseur, il se dirige vers la douche, séparée par un petit muret du reste de la cellule. Sur les images de vidéosurveillance, on le voit s'accroupir derrière le muret. Il ne réapparaîtra plus.
El Chapo vient de se faufiler dans un tunnel long de 1,5 kilomètres, large de 50 centimètres à 10 mètres de profondeur. Il a bien fait les choses : un système de ventilation a été installé et un puissant générateur permet d'éclairer le tunnel. Là, une moto fixée à des rails l'attend, ainsi que des bouteilles d'oxygène. Le bolide a certainement servi à des complices à évacuer la terre et a ramener du matériel.
Il ne lui faut que quelques minutes pour atteindre la sortie, dans une maison en cours de construction en plein champ. Dans le tunnel, il a pris le soin de casser les ampoules, pour compliquant la tâche des gardes quand ils se rendront compte de son absence.
Il faut 26 minutes aux gardes pour se rendre compte de quelque chose. "Guzman ? Guzman ?", appelle l'un d'eux devant sa cellule. Pas de réponse. Il alerte son supérieur. "Il y a un trou dans la douche". Plusieurs agents rappliquent alors et découvrent le tunnel. Mais il est déjà trop tard.
Un camouflet pour Mexico, qui avait juré en 2014 qu'une nouvelle évasion du trafiquant serait "impardonnable". Le directeur de la prison et 2 autres responsables ont été limogés. Soupçonnant la présence de complices à l'intérieur de la prison, 22 membres du personnel ont été placés en garde à vue.
El Chapo devient la personne la plus recherchée par le Mexique mais aussi par les États-Unis. Sa capture est mise à prix : 60 millions de pesos, soit 34,7 millions d'euros. Il est arrêté pour la troisième fois le 8 janvier 2016, après 6 mois de cavale.
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