Mardi 11 octobre 2011, Véronique Crettaz, 57 ans, est découverte dans une mare de sang par un couple de Suisses qui séjourne dans son gîte, à une quarantaine de kilomètres de Montélimar. La victime a été étranglée, puis a reçu un coup de couteau à la carotide. Le tueur a volé la voiture et les cartes bancaires.
Dans les jours qui suivent, Christiane, la femme qui partageait la vie de Véronique Crettaz, est entendue. La compagne se souvient d'un incident survenu avec un homme, Étienne Dedroog, qui avait occupé une chambre d'hôte quelques semaines avant. Ce Belge avait dîné à la table des deux femmes, puis avait disparu au bout de quelques jours ; il avait aussi emprunté 100 euros à Véronique Crettaz.
Quatre jours après le meurtre, la voiture de Véronique Crettaz est retrouvée près de la gare. L'ADN masculin relevé sur le volant et le frein à main correspond bien à celui d'Étienne Dedroog. Le jour du crime, il a même fait des achats dans des magasins de Montélimar avec les cartes bancaires de Véronique Crettaz.
Vendredi 2 décembre 2011, l'homme se rend dans un commissariat de Louvain, en Belgique, où il avoue un double meurtre survenu quatre jours plus tôt dans un gîte hôtelier de Grandvoir, près de Neufchâteau. Les corps des propriétaires, Martin Blankaerts, 71 ans, et Mia van Dijk, 69 ans, avaient été retrouvés le 20 novembre en fin d'après-midi. Quand on lui demande pourquoi il les a tués, il répond : "Je ne sais pas". Pour ces meurtres, il sera condamné à la perpétuité. Il nie néanmoins être impliqué dans la mort de Véronique Crettaz.
"Il était sur cette errance meurtrière avec un périple entre la Belgique et l'Espagne semé de cadavres. Est-ce qu'à un moment, il a compris qu'il était dans une spirale diabolique à laquelle il fallait mettre fin ?", interroge Jacques Dallest, magistrat français, avocat général lors du procès. "Lui-même n'a pas donné d'explication rationnelle à la fois sur ses actes, ni sur le pourquoi il a éprouvé le besoin de se constituer prisonnier. On n'a pas su lui faire dire plus précisément quel avait été le processus intellectuel et mental qui l'a amené à tout ça."
Les experts l'interrogent sur son enfance. Son père était très autoritaire et violent. Sa mère, Anna, infirmière, était en revanche tout pour lui. Quand elle décède d'un cancer à 59 ans, il a tenté de se suicider. Au cours de ces échanges, Étienne Dedroog évoque le meurtre de Véronique Crettaz, une femme chez qui il avait séjourné en août 2011. Mais assure ne pas l'avoir tuée.
Il est tout de même devant la cour d'assises de la Drôme, à Valence, six ans après la mort de Véronique Crettaz. Étienne Dedroog continue de clamer son innocence, malgré des preuves accablantes : son ADN est partout, sous les ongles de la victime, dans son portefeuille, sur le lacet ayant servi à l'étrangler... Il est condamné à trente ans de prison après avoir fait appel une première fois.
- Jacques Dallest, magistrat français, avocat général lors du procès et auteur du livre Cold Cases, un magistrat enquête publié chez Mareuil.
- Benoît Bouy, journaliste au Dauphiné Libéré, était au procès en appel d’Etienne Dedroog.
- Mélodie Mouzon, journaliste qui a suivi l'affaire pour le média Sud Infos.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte