Affaire Anne-Marie Le Couviour : pourquoi a-t-elle été tuée ?

Dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 avril 2009, les pompiers interviennent dans une longère à Grand-Champ, un village proche de Vannes. Le propriétaire Eugène Le Couviour, 89 ans, les conduit jusqu'à l'étage où sa femme, Anne-Marie, 75 ans, a le visage recouvert d'adhésif. Il est malheureusement impossible de la ranimer, elle est déjà morte par asphyxie. 

Les enquêteurs penchent pour un cambriolage. Eugène Le Couviour raconte que des hommes se sont introduis dans leur domicile ; ils étaient à la recherche d'un coffre. Mais un appel anonyme, passé le lendemain, change tout de suite la donne : l'homme au bout du fil raconte qu’un de ses amis, le dénommé Wenceslas Lecerf, s'est vanté d’un coup qu’il préparait avec un jeune homme. Ils devaient "rayer quelqu'un comme dans le film Le Transporteur et maquiller le coup en dérobant quelques bijoux".

Le suspect est interpellé sans démentir. Il raconte avoir été contacté par un dénommé Loïc qui cherchait quelqu'un pour faire disparaître une femme à la demande de sa belle-fille en échange de 20.000 euros. Une somme partagée avec une connaissance qu'il embarquait dans l'aventure, Guénolé Madé, 27 ans. 

J'ai eu une idée stupide qui s'est transformée en drame. Jamais, je n'ai eu l'idée de supprimer quelqu'un.

Josiane Le Couviour

Interpellé à son tour, Loïc Dugué, ancien jardinier de Josiane Le Couviour, la belle-fille, explique que cette dernière lui a fait savoir qu'elle souhaitait voir disparaître Anne-Marie.

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Interrogée, "Josiane n'a pas du tout cette version-là. Elle reconnaît que c'est elle qui est au point de départ de ce drame. Elle s'en veut, mais elle dit que l'idée, c'était de retrouver des papiers cachés pour savoir exactement quelles étaient les dispositions testamentaires qui avaient été prises par Eugène Le Coviour, explique Me Thierry Fillion, avocat de Josiane Le Couviour. Lui était en froid avec ses deux fils, dont le mari de Josiane, depuis plusieurs années à ce sujet là." 

"Elle était séparé de bien de son mari, elle n'avait aucun intérêt dans la succession d'Eugène Le Couviour. Elle n'en pouvait plus de cette tension familiale qui durait depuis plusieurs années où son mari était à la fois très malheureux des relations très dégradées avec son propre père et aussi du fait que ça empoisonnait totalement la vie du couple, ajoute l'invité de L'Heure du crime. C'est un sujet qui revenait sans cesse sur le devant de la scène depuis 2006."

Mardi 22 mai 2012, Josiane Le Couviour, Wenceslas Lecerf, Guénolé Madé ainsi que Loïc Dugué sont devant la cour d'assises du Morbihan, à Vannes. "J'ai eu une idée stupide qui s'est transformée en drame. Jamais, je n'ai eu l'idée de supprimer quelqu'un", affirme la belle-fille. Elle est finalement condamné à quinze ans de prison pour complicité de séquestration et de vol, l'assassinat n'étant pas retenu par les jurés. Les autres accusés écopent quant à eux entre vingt et neuf ans de prison.

L'invité de "L'Heure du crime"

- Me Thierry Fillion, avocat au barreau de Rennes et avocat de Josiane Le Couviour.