Assassinat de John Fitzgerald Kennedy : une enquête trop vite expédiée ?

Le 22 novembre 1963 à 12h30, le président Kennedy est assassiné de trois coup de feu à Dallas. Il était assis à l’arrière d’une décapotable aux côtés de sa femme, Jackie Kennedy. "On a une photo de l’intérieur de la voiture, c’est une horreur avec de grosses flaques de sang et un morceau de son cerveau", témoigne Nicole Bacharan, politologue spécialiste des États-Unis et invitée de L'Heure du Crime.

Selon la loi, l’autopsie doit s’effectuer dans l’état où le crime a été perpétré. Mais le service-secret refuse et transfère le cercueil à New York. La conclusion est contraire aux premières constatations des médecins de Dallas.

JFK a été touché non pas par un tir de face, mais par-derrière. En vol, le nouveau président, Lyndon Johnson est informé qu'aucun complot n'a été découvert. C'est un homme seul qui a tiré sur Kennedy.

Un suspect qui ne pourra jamais parler

Une heure 30 après les tirs, un suspect est arrêté. Il s’appelle Lee Harvey Oswald. Son histoire ne l’aide pas vraiment. C’est un excellent tireur et procommuniste. Le dernier élément à sa charge va définitivement l’inculper : il est le propriétaire du fusil qui aurait tué Kennedy. "On fait vite soit parce qu'on a des choses à cacher, soit parce qu'on est pressés par le temps", explique la politologue.

Le lendemain, Oswald est transféré dans un centre pénitencier en attendant son procès. Ce dernier n’aura jamais lieu puisque le suspect est abattu par un patron de boîte de nuit qui a surgi de la foule. Le témoin le plus précieux de toute l'Amérique vient de mourir. Arrêté, le tireur explique qu’il admirait profondément le Président et qu’il a voulu éviter à Jackie un douloureux procès.

Beaucoup de questions sans réponses

Un mois et demi avant l'assassinat, Fidel Castro n'avait pas caché son antipathie pour le président américain. Le FBI s’est immédiatement penché sur les sympathies communistes du suspect Lee Harvey Oswald. Des taupes des services secrets affirment que lors d’un séjour à Mexico, Oswald aurait rencontré des agents cubains à qui il aurait dit qu’il pouvait tuer Kennedy.

L’autopsie du président soulève aussi beaucoup de questions. Cette dernière s’est déroulée de manière ultraconfidentielle. Les radiographies effectuées avant et pendant l'intervention sont confisquées par les autorités, tout comme les photos du corps et du visage de Kennedy. Le docteur de Dallas qualifiera alors l’autopsie officielle de "supercherie".

Le 29 novembre 1963, le président Lyndon B. Johnson annonce la création d'une commission d'enquête sur l'assassinat. "Y a une disproportion qui fait que ça ne semble pas possible qu'Oswald soit le tueur. On a l'impression qu'il manque quelque chose", conclut Nicole Bacharan.

Nos invités

- Nicole Bacharan, politologue, spécialiste des États-Unis. Auteure avec Dominique Simmonet du livre Les Grands jours qui ont changé l’Amérique, aux éditions Perrin.
- Anthony Summers, journaliste et écrivain. Auteur du livre-enquête sur l’assassinat de Kennedy Not in Your Lifetime, publié aux éditions Weidenfield & Nicolson. Auteur de la biographie de John Edgar Hoover, J.E. Hoover Confidential, publié en français aux éditions de La Manufacture de livres.