Effondrements d'immeubles à Marseille : pourquoi la situation est différente de la rue Aubagne ?

L'effondrement d'un immeuble dans la rue Tivoli, le 9 avril, a réveillé un traumatisme chez les Marseillais. En 2018, deux immeubles se sont écroulés dans la rue d'Aubagne. À l'époque, la situation était bien différente.

L'immeuble du n°17 de la rue Tivoli s'est effondré en pleine nuit.

Crédit : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

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Les autorités locales le répètent à l'envi. L'effondrement meurtrier d'un immeuble dans la rue Tivoli est très différent de celui qui avait touché la rue Aubagne en novembre 2018. Dimanche 9 avril, le maire, la procureure et le préfet l'ont répété : "Ce ne sont pas du tout des immeubles insalubres". Et ce, même si le drame de dimanche a réveillé les images du précédent effondrement.

"La rue d’Aubagne, c’est l’habitat indigne, les marchands de sommeil, les profiteurs… on ne peut pas faire le parallèle avec aujourd’hui", a jugé dès dimanche le maire de la cité phocéenne, Benoît Payan. "Ceux qui, politiquement, feraient le parallèle sont des irresponsables ou des gens qui aiment les danses macabres", a-t-il estimé dans les colonnes de nos confrères de La Provence.

Le 5 novembre 2018, deux bâtiments insalubres s'étaient écroulés et avaient causé la mort de huit personnes dans la rue Aubagne. Le drame avait surtout révélé des dysfonctionnements au sein de plusieurs services municipaux. En effet, plusieurs alertes avaient été lancées - notamment par des experts - sur l'état des deux immeubles.

Aucune alerte sur la rue Tivoli avant le drame

Dans le cas de la rue Tivoli, le maire socialiste de Marseille l'a répété à plusieurs reprises depuis dimanche : "il n'y avait eu aucune alerte" sur l'immeuble situé au niveau du n°17 de la rue. Par ailleurs, même si une enquête est en cours, la structure même de l'immeuble ne semble pas être la cause initiale de l'écroulement du bâtiment.

Selon plusieurs témoins, et des journalistes présents sur place quelques minutes après le drame, une forte odeur de gaz enveloppait le quartier. Une piste confirmée par le maire socialiste et la procureure. Lors d'une conférence de presse, la magistrate a mis en avant la piste d'une explosion d'une "extrême violence" pour expliquer le drame. La suite des investigations devra encore déterminer les causes exactes de l'effondrement.

A contrario, en 2018, plusieurs expertises avaient pointé des défaillances structurelles sur les deux bâtiments de la rue Aubagne. Dès 2015, un expert judiciaire évoquait même la présence de fissures, pour certaines très importantes, dans les immeubles.

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