ÉDITO - Procès du crash Rio-Paris : "Tout ça pour ça ?", se demande Alba Ventura

Le tribunal correctionnel, qui a relaxé lundi 17 avril Air France et Airbus pour le crash du Rio-Paris, a jugé en droit bien sûr, tout comme les juges qui avaient prononcé un non-lieu. C'était en 2019 et l'on voit en fait toute la difficulté d'avoir affaire à une justice technique face à des drames humains. C'est la différence, par exemple avec un attentat. 

Vous savez, un attentat, on peut dire qui sont les coupables qui ont sciemment provoqué un drame. Là, bien qu'il y ait eu des défaillances par le passé, sur les sondes Pitot qui ont entraîné des dérèglements, bien qu'il y ait des questionnements sur la réaction des pilotes, la justice a indiqué, expertises à l'appui, qu'il n'était pas possible à coup sûr d'établir un lien avec l'accident. 

On peut s'interroger sur la raison de savoir pourquoi Airbus n'a pas mieux documenté les incidents liés à ces sondes ou pourquoi Air France n'a pas mieux formé ses pilotes. Cela aura cela rend les deux entreprises responsables mais pas coupables. Et c'est d'ailleurs ce qu'a conclu le tribunal. Responsable mais pas coupable. 

Les familles seront donc indemnisées et c'est un verdict qui fait mal parce qu'on sait bien que l'argent ne répare pas. Voilà pourquoi je dis tout ça pour ça et parce qu'en tant que justiciable lambda, ce qui n'est pas acceptable, voyez vous, ce sont ces 14 années de procédures, quatorze ans de bataille judiciaire pour en arriver là. 14 ans et un jugement qui ne permettra pas aux familles de faire leur deuil sereinement.