ÉDITO - Procès de Cédric Jubillar : "Sa noirceur nous interroge sur notre propre humanité", juge Isabelle Saporta

Le procès de Cédric Jubillar a débuté lundi 22 septembre à Albi (Tarn). Ces grands criminels fascinent la population, qu'est-ce que ça raconte de nous cet appétit pour les grands procès criminels ? Pourquoi on a à ce point envie de tout savoir ? De tout comprendre ? De tout analyser ?

Le témoignage de Jennifer, l’ex-petite amie de Cédric Jubillar au micro de Marc Olivier Fogiel sur RTL a captivé, pour essayer de comprendre ce qui l’a attirée chez cet homme, pourquoi elle en est tombée amoureuse. D’ailleurs, qu’est-ce qui fait que tant de femmes puissent tomber amoureuses de ces criminels ou présumés criminels ? Et comment Jennifer a-t-elle trouvé le courage de dénoncer Cédric Jubillar quand il s’est vanté auprès d’elle d’avoir étranglé sa femme Delphine ?

Au fond de notre chair, on ne peut pas imaginer un instant que cette jeune mère aimante ait pu abandonner ses enfants sans un mot juste avant Noël. Alors tout semble nous porter à croire - mais peut-être veut-on juste le croire ? - que le mari Cédric, qui devait bientôt être quitté pour un autre, est coupable.

D’ailleurs, il y a les lunettes cassées de Delphine, la voiture garée dans le mauvais sens, la buée dans l’habitacle, le portable que Cédric Jubillar a opportunément coupé pendant de longues heures alors qu’il ne le coupait jamais d’habitude, le podomètre qui indique qu’il a marché la nuit de la disparition de Delphine, la couette lavée en urgence... Et les confessions de Cédric Jubillar à sa mère et à ses ex-petites amies sur son crime prétendument parfait.

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22/09/2025 à 13:02 - 07m09s

Des confessions qu’il balaie aujourd’hui. Puis, on se met dans la peau de la mère du présumé criminel et on s’interroge sur ce qu’on aurait fait ou ce qu’on ferait si le présumé meurtrier était l’un de nos enfants. Et en voyant ces vies ordinaires basculer dans l’horreur on se dit ouf ! Ouf, je n’ai jamais vacillé. Mes enfants ou mes ex-conjoints n’ont jamais basculé dans cette extrême violence.
 
Ça fait peut-être de nous des voyeurs, peut-être surtout que ça nous rassure et qu’on se dit que ces criminels sont le pire de la nature humaine. Tout en ayant conscience que leur noirceur, nous interroge sur notre propre humanité et ses limites.

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