4 min de lecture

Double meurtre de Luc Amblard et Guy Bordenave : un crime terrible pour rien ?

"L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Juillet-Rayé. Les deux hommes ont reconnu avoir enterré vivant Guy Bordenave et son conjoint Luc Amblard en 2009.

Les corps des victimes ont été retrouvés ensevelis au bord de la Loire.

Crédit : THIERRY ZOCCOLAN / AFP

L'ENQUÊTE - Le double meurtre de Luc Amblard et Guy Bordenave

00:15:08

L'INTÉGRALE - Le double meurtre de Luc Amblard et Guy Bordenave

00:43:24

Jean-Alphonse Richard

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le mardi 10 mars 2009, aux alentours de 9 heures, Marie-Laure Bordenave, appelle la brigade de gendarmerie de Baugy, à une trentaine de kilomètres de Bourges. Depuis trois jours, elle n'a plus de nouvelles de son frère, Guy Bordenave, 39 ans et de son compagnon, Luc Amblard, 56 ans.

Une heure plus tard, les gendarmes visitent la maison de la route de Sevry, à Couy, un village de 300 habitants en pleine campagne. Les portes n'ont pas été forcées, aucune effraction, la demeure est vide.

Dans la chambre, le lit est défait, deux taies d'oreiller et un drap sont tachés de sang. Des traces de sang sont également détectées au pied du lit et sur des mégots de cigarettes. Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte, l'emploi du temps des deux hommes facilement reconstitué. Des voisins du couple rapportent que très tard dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont vu de la lumière chez Guy et Luc. Un fourgon blanc était stationné dans leur cour.

Dans les jours qui suivent, les alentours des communes de Couy, de Boulleret et de Saint-Satur sont ratissés, en vain. Le scénario le plus vraisemblable est qu'ils aient ouvert leur porte sans méfiance à un agresseur. Le sang retrouvé est toutefois en trop faible quantité pour laisser imaginer une tuerie.

Le tueur voulait "régler un problème"

Marie-Laure Bordenave, qui a donné l'alerte, est longuement entendue. Elle raconte que le lundi 9 mars, soit après la disparition, Claude Juillet, un homme avec qui elle a eu une liaison, et qui connait bien son frère, est passé chez elle. Il a laissé tomber une carte bancaire au nom de la société "Bourges Gala", fondée par le couple. Seul son frère pouvait la détenir. Il a ramassé la carte et l'a remise dans sa poche.

Le 13 mars, le gérant d'une station de lavage de Boulleret raconte aux gendarmes que le dimanche 8, il a vu deux hommes en train de récurer de fond en comble un fourgon Renault Master blanc. Il note l'immatriculation, qui appartient à Claude Juillet. On l’a souvent aperçu avec le dénommé Christophe Rayé qu’il héberge car ce dernier connaît des problèmes familiaux.

Entendu par le juge d'instruction le 14 mai, Claude Juillet avoue avoir tué, avec Christophe Rayé, les deux hommes. Il s'agissait pour lui de "régler un problème". Il explique ainsi que le couple faisait obstacle à la liaison qu'il avait avec Marie-Laure Bordenave. 

Il confie que le couple avait été entravé et bâillonné avec du ruban adhésif, avant d'être conduit dans le fourgon. Sans la moindre émotion, il explique qu'ils ont conduit le couple jusque sur les bords de Loire, dans un grand trou creusé dans le sol. Ils ont commencé à les recouvrir de pelletées.

C'est quelqu'un qui pense beaucoup à lui et qui montre très peu de sentiments

Maître Karine Berthon, avocate de Claude Juillet, à propos de son client

Après les aveux de Claude Juillet, qui raconte avoir enterré vivant le couple, il va falloir encore deux ans d'enquête, une reconstitution et l'avis des psychiatres pour boucler le dossier. "C'est une personnalité paranoïaque, narcissique, très dure. C'est quelqu'un qui pense beaucoup à lui et qui montre très peu de sentiments", relate Maître Karine Berthon, avocate de Claude Juillet, à propos de son client. "Il fera preuve de froideur émotionnelle pendant l'instruction et pendant le procès".

Le mobile du crime reste flou

Le 29 septembre 2011, Claude Juillet et Christophe Rayé demeurent figés, sans la moindre expression ni émotion à l'annonce de leurs condamnations : 30 ans de réclusion. Toutefois, leur mobile pour commettre cet acte continue d'interroger. Juillet explique qu'il en voulait à deux hommes qui l'empêchaient de vivre son histoire d'amour avec Marie-Laure Bordenave. Son avocate, Me Karine Berthon explique que ce mobile peut paraître comme ça invraisemblable, mais il s'agit bien d'un crime passionnel.

Claude Juillet affirme que Christophe Rayé lui avait proposé de de régler ce différend à coups de fusil. Rayé dément : "C’est lui m'a proposé de l'aider à récupérer de l'argent que le couple lui devait. J'ai dit oui". 

Pour les familles, ces réponses sont insuffisantes. "Elles ont cherché à savoir pourquoi le crime a été commis. Ce sont des réponses qu'elles n'auront pas pendant le procès", explique Guillaume Bellavoine, journaliste au Populaire du Centre à Limoges. "Si le mobile était que Claude Juillet puisse vivre sa relation pleinement avec Marie-Laure Bordenave, ces crimes atroces n'ont rien changé".

Les invités de L'heure du crime

- Me Karine Berthon, avocate de Claude Juillet.
- Guillaume Bellavoine, journaliste au Populaire du Centre, à Limoges. Il a suivi l’affaire pour Le Berry Républicain.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte