Disparition du vol MH370 : "Il y a des gens qui savent exactement ce qu'il s'est passé", insiste Ghyslain Wattrelos 10 ans après

Il est devenu une figure des familles de victimes depuis la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines. Ghyslain Wattrelos, 59 ans, a perdu sa femme et ses deux enfants dans cette catastrophe survenue le 8 mars 2014.

Ce jour-là, il était lui-même dans un avion et devait rejoindre ses proches à Pékin, où ils vivaient en famille. À son arrivée, il est immédiatement pris en charge par une hôtesse qui lui demande de la suivre.

"J'ai traversé tout l'aéroport de Pékin, qui est assez grand, pour me retrouver dans une salle où le consul de l'ambassade de France m'attendait, se souvient-il dix ans après dans Les Voix du crime. Il m'a dit : 'Ghyslain, il est arrivé quelque chose à ta famille. Leur avion est tombé dans l'eau.'"

Il y avait des tas de gens qui pleuraient, qui hurlaient

Ghislain Wattrelos

"C'est un cauchemar", insiste le père de famille. "On m'amène dans une salle, pas loin de l'aéroport, où il y avait toutes les familles qui étaient là depuis 8 heures du matin. Et j'arrive, il y avait des centaines de journalistes, il y avait des tas de gens qui pleuraient, qui hurlaient."

Les familles restent dans le flou pendant plusieurs jours : l'avion a disparu des radars. Puis, le Premier ministre malaisien annonce qu'il a fait demi-tour. Il ne se serait donc pas abîmé en mer de Chine, mais dans l'Océan indien. 

Problème : aucun débris n'est retrouvé. "Pas de preuve de débris, ça veut dire pas de crash", résume Ghyslain Wattrelos. Lui, va quitter son travail et enquêter de lui-même sur ce qui est arrivé à ce Boeing 777 et ses 239 passagers.

Il y a des gens qui savent exactement ce qui s'est passé

Ghislain Wattrelos

Plus d'un an après, des débris sont retrouvés sur des plages de La Réunion, du Mozambique et de Madagascar. Ils sont identifiés comme appartenant au vol MH370. Ghyslain Wattrelos, lui, n'y croit pas une seconde. 

"Le débris de la Réunion, effectivement, il est authentifié, admet-il. Il faut savoir que d'abord, ce débris-là a perdu sa plaque d'immatriculation. Normalement il a une plaque d'immatriculation qui n'est plus là. Or on enlève une plaque d'immatriculation quand on démantèle les avions, donc il est fort probable que ce débris-là vienne d'un avion qui a été démantelé... et pas du tout du MH370."

À ces interrogations s'ajoutent des soupçons. Pourquoi le FBI était-il chez le commandant de bord le lendemain de la catastrophe ? Les États-Unis ont-ils un rôle quelconque dans ce qui est arrivé ? Pourquoi, depuis qu'il a porté plainte pour terrorisme en France, personne ne répond aux demandes des juges ?

Cette désagréable sensation qu'on lui cache des choses ne l'a jamais quitté. "Il y a des gens qui savent exactement ce qui s'est passé", insiste Ghyslain Wattrelos qui est persuadé que quelqu'un a délibérément abattu cet avion. Pour autant, lui assure vivre aujourd'hui "en paix avec cette histoire" et garde espoir de savoir un jour la vérité.

>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.

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