Au Vernet, 12 jours désormais après la disparition d'Émile, toujours aucune trace du petit garçon de deux ans et demi. Ce mystère s'ajoute à d'autres tragédies qui traumatisent le village de cette vallée depuis quinze ans. Crash d'avion, assassinats, disparitions, au Vernet, les mauvais souvenirs remontent. Beaucoup des 130 habitants de ce petit village à flanc de montagne parlent de malédiction. À l'entrée du Vernet, départ de plusieurs randonnées, le parking est presque vide. Une ambiance pesante pour les résidents, habitués à côtoyer des voyageurs en terrasse du bistrot l'été.
La disparition du petit Émile, c'est la tragédie de trop, celle qui est dans toutes les têtes. Depuis, le village est en partie rendu inaccessible. De quoi rajouter de l'angoisse à l'angoisse, regrette Michel, saisonnier au Vernet. "Ça empêche les gens de circuler, on ne peut pas faire de marche, on ne peut rien faire, on n'est pas libre", dit-il. Les grands-parents, les parents d'Émile et ses oncles et tantes préfèrent s'accrocher à la foi. Pour eux, pas question d'entendre parler de malédiction.
Car les habitants sur place n'ont pas oublié le crash de l'avion de la compagnie Germanwings, il y a huit ans. Un pilote allemand suicidaire avait écrasé son Airbus contre la montagne, à quelques centaines de mètres de ce village. Au cœur de la commune, derrière l'église, une stèle rend hommage aux victimes de l'accident. Gravés dans la pierre en lettres dorées, les 149 noms des passagers, décédés le 24 mars 2015. Thierry a entendu l'avion s'écraser ce jour-là. "Je suis monté avec un ami le jour du crash. Je voulais le voir de mes yeux parce que je ne pouvais pas le croire. C'était une scène abominable", raconte-t-il.
8 mois après le drame, la compagnie avait remercié les habitants du Vernet pour leur implication. Après l'accident, elle les avait invités au Stade de France pour assister à un match de football. Ironie du sort, ce fût le 13 novembre 2015, soir des attentats de Paris. Depuis, la liste des cauchemars pour les habitants ne s'arrête pas là. Il y a 15 ans, c'est une femme de 68 ans, Jeannette Grosos, très appréciée dans le village, qui avait été assassinée de sang froid, sans que l'on sache pourquoi. À 100 mètres du Vernet, au bord de la départementale dans le café du Moulin, très fréquenté des habitants et des voyageurs, un client habitué du bar avait poussé la porte et s'était dirigé vers Jeannette Grosos, la patronne du restaurant.
"Il l'a tuée, il était malade. Ça a fait de la peine à tout le monde", se remémore François, résident du Vernet. Comme lui, beaucoup d'habitants du Vernet remarquent ces derniers jours de plus en plus de visages inconnus. Ils les appellent "les touristes morbides", des voyageurs un peu trop curieux qui rôdent autour de ces lieux chargés de mémoire. "Vous verrez, dans quelques années, ces malheureuses histoires finiront dans une série télé", glisse un habitant.
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