Près de trois semaines après la disparition du petit Émile dans les Alpes-de-Hautes-Provence, les fouilles sur le terrain ont repris. Cette fois c'est l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) qui se charge des opérations. Depuis 5 jours, un drone balaie le ciel du Haut-Vernet très tôt le matin. Il guide les chiens de la brigade cynophile qui ratissent les champs autour de la maison d'Émile à la recherche d'un corps.
En revanche, il y a toujours une barrière au milieu de la route qui mène au hameau, là où deux gendarmes filtrent les voitures en permanence. Seuls les habitants peuvent accéder à la partie haute du village. Michel, par exemple, travaille sur un chantier d'assainissement, mais les restrictions d'accès découragent ses fournisseurs. Il perd du temps et de l'argent : plus de 6.000 euros en trois semaines. "J'ai subi plusieurs barrages. Ils vous posent des questions, vous font ouvrir le véhicule. Déjà que c'est pas évident depuis 15 jours. Là, c'est la cerise sur le gâteau", nous dit-il.
Les restrictions agacent aussi les promeneurs, comme Florence qui habite ici toute l'année. "On n'y va plus au Haut-Vernet. C'est très joli, il y a de belles balades à faire. Mais on évite et on laisse la famille", dit-elle.
Les habitants sont toujours dans l'attente de réponses concernant cette disparition du petit garçon. À la terrasse du café, c'est devenu une habitude. Les résidents s'y retrouvent tous les soirs et essaient tant bien que mal de soulager leurs angoisses. Qu'est-il arrivé à Émile ? Où en sont précisément les recherches ? Comment va la famille ? Difficile de répondre à cette dernière question puisqu'elle ne parle à personne, même si la grand-mère du petit garçon a été aperçue plusieurs fois au marché à 10 kilomètres d'ici. Même si les oncles et tantes d'Émile se baignent de temps en temps à la piscine du village, impossible de dire que la vie reprend son cours.
"Ce matin, j'ai entendu le bruit d'un hélicoptère. Je suis sortie pour voir sur mon balcon parce qu'il était vraiment très fort. Et tout de suite, j'ai pensé bien sûr à l'affaire du petit Émile. Ce qui est difficile, c'est qu'en fin de compte, on est tellement près, on voit la police, mais on ne sait rien de ce qui se passe. On aimerait bien de temps en temps avoir une petite information", confie Agnès. Malgré cette ambiance pesante, les animations estivales sont maintenues au Vernet, notamment la fête de la transhumance qui aura lieu dans un peu plus d'une semaine.
Alors, faut-il y participer ou non ? C'est un dilemme pour tout le monde. "D'un côté, c'est un moment triste. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de faire la fête. Mais d'un autre côté, la vie continue pour les autres", nous dit Alexandre, un touriste allemand qui ne l'a jamais manqué depuis huit ans. Par endroits, on entend à nouveau les rires des enfants, ceux qui tapent dans le ballon au terrain de foot, ceux qui se rafraîchissent avec leurs pistolets à eau. On pourrait croire à un semblant de tranquillité, même si, depuis la disparition d'Émile, les parents ne décollent jamais les yeux de leur enfant.
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