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Une statue de la déesse de la Justice équilibrant la balance. (Illustration)
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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C'est en 2002 que des premières plaintes ont été déposées. En cause : les dérives sectaires du groupe de prière, "Amour et Miséricorde", fondé en 1999 et aujourd'hui installé dans un village du Jura. Sa gourou, qui dit entendre la Vierge tous les 15 du mois à 00h06 depuis 1996, sera jugée à Dijon à partir de lundi 22 novembre pour abus de faiblesse dans cette affaire.
Après près de vingt ans de procédure, Eliane Deschamps, sera enfin devant les tribunaux après de multiples plaintes déposées contre son groupe de prière. Surnommée "la servante" ou la "voyante" par ses adeptes, la mise en cause âgée de 62 ans assure qu'elle possède des dons de vision. Elle dit avoir vu la Vierge Marie pour la première fois dans la nuit du 15 au 16 août 1996 dans une forêt, à 00h06. Elle assure que cette vision se reproduit tous les 15 du mois, à la même heure.
Mais le groupe de prière qu'elle créé en 1999 est rapidement décrié comme un collectif qui joue de la manipulation mentale de ses fidèles, les poussant à couper les ponts avec leur famille. Des proches portent alors plainte en 2002 avant qu'un non-lieu soit rendu cinq ans plus tard. D'autres plaintes suivent cependant conduisant à l'ouverture d'une enquête.
Des "comportements constitutifs de dérives sectaires", c'est ce que pointe la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) dès 2008. Mais aussi "un processus d'emprise, de rupture avec l'environnement familial et social et de pressions financières".
La fille de la fondatrice de la communauté qu'elle a quittée en 2006 après y avoir passé dix ans, de ses 15 ans - jusqu'à ses 25 ans, en témoigne : "Elle dit que Jésus prend possession de son corps et qu'il lui dit que les adeptes doivent se détacher du bien qui leur est le plus cher, mais c'est un prétexte pour se faire servir par les adeptes", explique Magali Breux.
Avant de renchérir : "Les adeptes donnaient leurs bijoux, des tableaux... On ne pouvait pas s'enrichir sauf de la parole de Dieu donc on versait une pension tous les mois à Éliane, de 300 à 350 euros. Oui bien sûr qu'il y a une emprise".
Mon fils est engagé dans ce groupe (...) et je ne l'ai pas vu depuis 15 ans.
Aleth Saint-Hillier, présidente de l'Association pour le dialogue et la réconciliation
Mais pour Didier Pascaud, avocat d'Éliane Deschamps, qui comparaît avec son complice présumé Daniel Delestrac, "il n'y a pas d'emprise". L'avocat, qui demande la relaxe, évoque une procédure "ubuesque", qui dure depuis vingt ans, et le fait qu'aucune conséquence "sur la santé morale et physique des plaignants" n'aurait été observé.
"Nous attendons quant à nous que les prévenus soient mis hors d'état de nuire", plaide de son côté Aleth Saint-Hillier, présidente de l'Association pour le dialogue et la réconciliation, qui regroupe des victimes présumées. "Mon fils, âgé de 45 ans, est engagé dans ce groupe depuis 20 ans et je ne l'ai pas vu depuis 15 ans", a-t-elle déploré.
Le justice devra donc trancher dans cette affaire : une dizaine de plaignants seront représentés au tribunal correctionnel de Dijon pour ce procès qui doit s'achever mardi.
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