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3 min de lecture
Fabrice Gardon, directeur de la police judiciaire de Paris
Crédit : M6
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Des trafiquants marseillais jusqu'en Belgique. Si l'on parle régulièrement des règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants dans certains quartiers de Marseille, le narcotrafic n'est aujourd'hui plus limité qu'à la cité phocéenne. La criminalité organisée de gangs et clans connus en France s'installent désormais jusque dans certains quartiers d'Anderlecht, en Belgique.
Fabrice Gardon, directeur de la police judiciaire, explique dans 2010, l'émission d'Anne-Sophie Lapix sur M6, que "ceux qui tiennent les réseaux du narcobanditisme ont un savoir-faire qui s'est développé en France", bien au-delà des limites marseillaises.
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Lui qui a travaillé pendant sept ans à Marseille le confirme : ce "savoir-faire" des trafiquants marseillais "s'est d'abord étendu sur le pourtour méditerranéen, puis il est remonté progressivement au nord de la France. Aujourd'hui, on retrouve des Marseillais en Belgique, ça ne me surprend pas. C'est une criminalité organisée qui est très mobile et qui cherche des parts de marché, surtout partout où ils peuvent les prendre."
Aujourd'hui, les plus gros narcotrafiquants marseillais construisent leur réseau au niveau national, se basant même sur une sorte d'image de marque qu'ils se sont construite. La DZ Mafia est ainsi devenue un nom bien connu du narcobanditisme. "La DZ Mafia a développé une sorte de marketing," souligne Fabrice Gardon sur M6.
Un nom qui résonne dans les quartiers, à tel point qu'il y a "parfois beaucoup de gens qui se revendiquent de la DZ Mafia et qui n'en sont pas." Le nom de l'un des clans les plus meurtriers de Marseille "est un peu devenu une marque, un label". Un moyen de faire pression et d'engendrer la peur, aussi. "J'ai des exemples de dossiers très concrets en tête, où des gens se réclamaient de la DZ Mafia pour faire peur," se souvient Fabrice Gardon. "Ils se sont fait mettre à l'amende par la vraie DZ Mafia, qui leur a dit, en gros, 'arrête d'utiliser notre réputation'."
Avec l'expansion de ce narcotrafic se pose également la question du nombre de morts lié à ce commerce illégal. Une note confidentielle de la police nationale indique que les règlements de comptes entre délinquants ont augmenté de 33% au cours des dernières années.
Mais Fabrice Gardon veut rester prudent sur ces chiffres, expliquant que le nombre de morts n'est pas nécessairement une conséquence directe de l'émergence d'un groupe aussi sanglant que la DZ Mafia, mais suit plutôt un cycle lié aux luttes de pouvoirs des différents clans.
"Il y a eu des années il y avait plus de 40 morts issues de règlements de compte, et puis des années où il y avait 5 ou 10 règlements de compte pendant deux ou trois ans," précise Fabrice Gardon sur M6. Quand un clan arrive au pouvoir, "ça veut dire qu'il a fait le ménage avant," et qu'il y a donc "eu beaucoup de morts".
Cela peut aussi vouloir dire que la police judiciaire "a arrêté des clans complets, a démantelé des équipes. Et du coup, les tueurs sont embastillés." Le nombre de morts peut alors diminuer pendant quelques années, et après, "ça reprend. C'est vraiment un phénomène cyclique."
S'il y a au niveau national un tiers de règlements de compte en plus, on ne peut pas "l'expliquer uniquement par la DZ Mafia ou un clan. C'est un phénomène beaucoup plus global," conclut Fabrice Gardon.
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