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DÉBAT - Refus d'obtempérer : les policiers sont-ils suffisamment formés ?

INVITÉS RTL - Guillaume Farde, spécialiste des questions de sécurité, et Christian Mouhanna, sociologue et directeur du CESDIP, s'interrogent sur la nature de la formation des forces de l'ordre.

Un brassard de police (illustration)
Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP
DÉBAT - Refus d'obtempérer : les policiers sont-ils suffisamment formés ?
00:07:37
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Yves Calvi - édité par Marine Derquenne
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"Le manque de formation des policiers porte préjudice à tout le monde", estime Christian Mouhanna, sociologue et directeur du centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), qui se questionne sur la nature de la formation des forces de l'ordre avec le spécialiste des questions de sécurité Guillaume Farde.

"Non seulement cette formation peut s'interroger sur la nature, car il y a beaucoup de formation en droit théorique comme du droit constitutionnel, et pas seulement du droit opérationnel, il y a aussi la formation au tir... mais il faudrait aussi se demander comment les policiers sont formés à la façon d'aborder les gens. Est-ce qu'on est dans une formation basée sur le contrôle, la force, ou est-ce qu'on est dans une formation plus accès sur l'accueil des personnes ?", s'interroge Christian Mouhanna. Les forces de l'ordre "sont a priori formés sur un certain nombre d'idées dominantes : on doit contrôler les gens, gérer les gens, mais le policier n'est pas forcément dans une relation avec les gens, d'accueil, de contact, d'interaction", explique-t-il.

Guillaume Farde, spécialiste des questions de sécurité, pense qu'"il est vrai que la formation des policiers en école est tournée davantage vers l'opérationnel" afin de leur apprendre "les techniques d'interpellation et l'usage de votre arme, c'est la finalité première, mais ça ne devrait pas être la seule finalité de l'école de police.", estime le spécialiste. "On devrait pouvoir aussi apprendre à mieux apprécier l'échange avec la population et les conséquences de certaines actions - notamment les contrôles - sur la conception que les citoyens ont des policiers." mais "sur ce point-là, on a du retard rapport aux pays étrangers, comme en Allemagne par exemple", ajoute-t-il. 

Mais le problème ne vient pas seulement de la formation initiale. Il vient aussi de "la formation continue tout au long de la carrière" à travers laquelle "il y a un certain nombre de lacunes", explique Guillaume Farde. Le spécialiste des questions de sécurité raconte par ailleurs que "pour la formation au tir, il faut réaliser trois séances de tirs par an de 2x15 chargeurs" mais "un policier sur trois ne le fait pas faute de moyens suffisants. Et effectivement, ça pose un problème".

Comment améliorer la formation des forces de l'ordre ?

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"Dans d'autres pays, il y a des tas d'exemples où on voit comment les policiers sont formés à la désescalade, la gestion des personnes qui sont en crise ou qui hurlent", explique Christian Mouhanna, qui donne aussi l'exemple "des unités comme le RAID ou le GIGN" qui "ont des négociateurs qui sont formés à la psychologie". "Il s'agit de dire que même dans ces unités basées sur la force et l'intervention musclée, il y a aussi cette formation en psychologie", explique le sociologue selon qui "on pourrait former nos policiers de la rue à avoir une autre approche par rapport aux personnes dans la rue".

Il y a aussi la "culture du commissariat au quotidien" à améliorer, la "formation sur le tas" qui n'est pas la même selon les commissariats, explique Christian Mouhanna. "On parle beaucoup de formation initiale ou continue, mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a la formation, mais quand un policier arrive au commissariat, il est pris en main par ses collègues qui lui expliquent souvent d'oublier ce qu'il a appris à l'école", raconte le sociologue.

Guillaume Farde, lui, parle "plutôt de taux d'encadrement. Quand vous êtes un jeune gardien de la paix formé 12 ou 8 mois en école et qu'il n'y a qu'un seul encadrant pour 15 jeunes qu'on envoie dans les circonscriptions de police les plus compliquées, il est évident que si vous avez été sous formés et que vous êtes sous-encadrés, c'est plus difficile.", explique le spécialiste des questions de sécurité. 

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