Ils ne s'estimaient pas assez bien protégés contre le Covid-19. 31 détenus du sud de la France, dans les Bouches-du-Rhône, le Gard ou le Var notamment, ont porté plainte contre le gouvernement pour "non-assistance à personne en danger", selon leur avocate Khadija Aoudia. Ils dénoncent notamment des conditions sanitaires de détention "déplorables".
"Aucune mesure sanitaire n'a été mise en place à l'exception de la suspension des parloirs familles pour protéger tant le personnel pénitentiaire que les personnes détenues", explique Me Aoudia. "Aucun masque et gant de protection, aucun gel hydro-alcoolique n'a été distribué. Les distances d'un mètre, préconisées dans le cadre de la campagne de prévention, ne peuvent être effectives en raison de la surpopulation carcérale".
Les détenus dénoncent dans leur plainte les "conditions sanitaires déplorables, les conditions de détention inhumaines et dégradantes (...) auxquelles s'ajoutent les détenus fragilisés par leurs états de santé physique et psychologique, (...) des cellules de 9 m2 en moyenne, où sont détenues deux à trois personnes".
Ils estiment dans cette plainte, qui vise la garde des Sceaux Nicole Belloubet et le Premier ministre Édouard Philippe, que "les fonctionnaires sans protection, qui escortent au Palais de Justice de Nîmes, les prévenus, sont autant de facteurs facilitant la contamination, avec potentiellement une issue fatale pour les plus fragilisés".
"Confrontée à ce marasme sanitaire, la ministre de la Justice n'a pas pris les mesures impératives et urgentes qui s'imposaient pour apporter assistance et secours à son administration pénitentiaire, alors qu'elle ne pouvait ignorer l'existence d'un péril immédiat et constant causé par la pandémie Covid-19", détaille Me Aoudia qui saisit dans cette procédure la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République française.
Depuis l'annonce mardi de la suspension des parloirs, une trentaine d'établissements pénitentiaires - sur 188 - ont été touchés par des incidents, parfois violents.
Mercredi, Nicole Belloubet a présenté plusieurs mesures d'exception pour la justice dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, afin de "simplifier" les procédures et de permettre la libération de "5.000 à 6.000" détenus des prisons françaises.
Les prisons françaises, qui souffrent de surpopulation chronique, comptent plus de 70.000 détenus pour quelque 61.000 places opérationnelles.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.