La justice s’adapte au confinement. Les tribunaux sont priés de limiter leur activité au traitement des contentieux essentiels. Il n’y a plus de procès en assises et les dossiers s’entassent. A Lille, l’ordre des avocats suggère de travailler par visioconférence, notamment sur les affaires familiales.
"Le contentieux familial me semble être tout à fait impératif", assure Jean-Baptiste Dubrulle, le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Lille. Il faut pouvoir maintenir une activité lorsqu’il s’agit d’une garde d’enfants, d'une fixation de pension alimentaire… C’est un contentieux qui ne peut pas attendre deux mois de ralentissement de l’activité judiciaire. Nous sommes dans un contexte totalement inédit, il faut qu’on s’adapte", ajoute-t-il.
Mais comment maintenir ces audiences en temps de confinement ? Le bâtonnier plaide pour la visioconférence. Si certains contentieux "où l'oralité est extrêmement importante" doivent se dérouler dans une salle d'audience, certains, "plus techniques", pourraient être, selon lui, réalisés en visioconférence.
"Dans ce contexte qui est le nôtre aujourd’hui, l’objectif est retrouver un peu de paix sociale et de paix économique pour les cabinets, pour les entreprises, pour les justiciables qui ont besoin de saisir la justice et de réhumaniser un contexte, celui que l’on connaît aujourd’hui", détaille Jean-Baptiste Dubrulle.
Mais l'avocat voudrait aller plus loin et installer plus durablement la visioconférence dans le système judiciaire. "Il faut qu’on réfléchisse, qu’on se réinvente. Les magistrats, les avocats, la chancellerie... : tout le monde doit se mettre autour de la table et réfléchir à un autre mode de travail".
Et d'ajouter : "Est-ce que ça a encore du sens d’être nombreux en salle d’audience et d’attendre que le dossier passe ? Est-ce que faire un rendez-vous judiciaire dans le cabinet de l’avocat, avec le client à ses côtés et le juge de l’autre côté n'aurait pas plus de sens et ne permettrait pas d’avoir une justice qui soit un peu plus rapide ?"
Enfin, que faire face à l'explosion des violences conjugales ces derniers jours ? "Il faut pouvoir maintenir ce contentieux, avoir des ordonnances de protection, protéger les familles."