Au lendemain de la collision entre un TGV et un TER dans les Pyrénées-Atlantique, on en sait déjà un peu plus sur les circonstances de l'accident.
Jeudi 17 juillet, peu après 17h30, un train express régional circulant entre Pau et Dax a heurté par l'arrière un TGV reliant Tarbes à Paris. La collision a eu lieu à hauteur de la commune de Denguin (Pyrénées-Atlantique), à moins d'une vingtaine de kilomètres de Pau. Les deux trains circulaient à faible allure et dans le même sens. 60 passagers voyageaient à bord du TER, tandis qu'ils étaient 178 dans le TGV.
Des passagers du TGV ont raconté avoir entendu avant le choc une annonce évoquant un ralentissement causé par un problème de signalisation lié à la chaleur.
Le plan Orsec (Organisation de la Réponse de la Sécurité Civile) déclenché rapidement, a impliqué le déploiement d'un important dispositif de pompiers et gendarmes. Deux hélicoptères (gendarmerie et Samu), 75 pompiers, 25 gendarmes et quatre équipes du Smur ont été mobilisées. Un numéro vert (0800 130 130) à destination des familles et des proches des voyageurs a été activé.
Sur les lieux de l'accident vendredi matin, il ne restait plus que les experts et enquêteurs. Les accès au passage à niveau près duquel s'est produite la collision étaient, eux, filtrés par la gendarmerie, a indiqué le maire de la commune, Gilles Tesson.
Jeudi soir, le bilan de la collision, était de 40 blessés, dont quatre graves. Selon la gendarmerie, trois blessés ont été évacués par hélicoptère vers un hôpital de la région.
Au lendemain de la collision, vendredi matin, six personnes restaient hospitalisées, dont deux dans un "état sérieux", mais sans que leur pronostic vital ne soit engagé.
L'enquête judiciaire a été confiée au groupement de gendarmerie de Pau avec l'appui de la Section de recherche. Les investigations du Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEATT), saisi jeudi par Frédéric Cuvillier, devraient se concentrer sur les aspects techniques. La SNCF quant à elle a également diligenté une enquête interne.
Selon les premiers éléments de l'enquête, le TER roulait à 95 km/heure lorsqu'il a percuté le TGV circulant devant lui, sur la même voie, à une allure réduite de 30 km/heure.
Dès jeudi soir, le secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, venu sur place, et la SNCF ont évoqué un lien possible entre "le système de signalisation en maintenance" et l'accident. "Quand un feu reste au rouge, il faut tout de suite intervenir et réguler la vitesse, ce qui s'est passé pour le TGV mais pas pour le TER. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Qu'a vu le conducteur du TER ? Pourquoi a-t-il cru qu'il pouvait rouler à vitesse normale, alors que le TGV non ? C'est tout cela que l'enquête devra démontrer", a expliqué le directeur général de la SNCF.
À ce stade on ne comprend pas ce qui s'est passé
Alain Krakovitch, le directeur général sécurité et qualité de service ferroviaire SNCF
La SNCF et RFF ont apporté une précision ce vendredi 18 juillet dans un communiqué : "Le TER s'est arrêté au signal, puis il est reparti à la vitesse normale". Et d'ajouter : "Les enquêtes devront déterminer dans quelles circonstances le TER est reparti".
Interrogé au micro de RTL, Alain Krakovitch, le directeur général sécurité et qualité de service ferroviaire SNCF a détaillé les circonstances du drame : "À ce stade on ne comprend pas ce qui s'est passé. Ce qui est avéré c'est que le TER a franchi le signal à vitesse normale, pas à vitesse réduite alors même qu'il était au départ arrêté devant un feu rouge. Ce qui s'est passé sur ce signal, qui fait que le TER l'a franchi et l'a franchi à vitesse normale c'est ce qu'on devront déterminer les trois enquêtes".
Et de préciser : "Le TER roule à vitesse importante, à 120 km/heures, le TGV est à vitesse réduite, inférieure à 30 km/heures. Quand le TER aperçoit le TGV, il respecte les procédures qui consistent à actionner un bouton d'urgence qui le fait freiner. Sa vitesse se réduit à 95 km/heures mais il y a un choc important".
La collision est intervenue presque un an jour pour jour après l'accident ferroviaire de Brétigny-Sur-Orge (Essonne) qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés. Le secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, a cependant écarté jeudi 17 juillet soir toute similitude entre les deux drames, rappelant qu'à Brétigny-sur-Orge il s'était agi d'un problème sur la voie, ce qui n'a pas été le cas à Denguin.
La collision la plus meurtrière des trente dernières années avait fait 56 morts et autant de blessés entre deux trains de banlieue, en juin 1988, à la gare de de Lyon, à Paris.
En 2007, 24 personnes avaient blessées dans une collision frontale entre deux trains de voyageurs à la hauteur de Barchetta (Haute-Corse), entre Bastia et Ponte-Leccia. En 2006, une collision de trains à Zoufftgen (Moselle) avait fait six morts et 23 blessés.
En 2003, deux personnes avaient été tuées et quatre gravement blessées dans une collision frontale entre un train italien et un train français dans un tunnel proche de Tende (Alpes-Maritimes).
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