Au Canada, en Belgique ou en Suisse, c'est une arme interdite. En France, le "poing américain" est vendu librement aux personnes majeures. Cette pièce de métal destinée à frapper plus fort le destinataire des coups, est à l'origine de la mort du militant antifasciste Clément Méric à Paris le 5 juin 2013. Des faits qu'il a fallu démontrer tout au long de l'enquête et du procès qui ont suivi les faits.
La cause de cette confusion ? D'abord, une scène de bagarre furtive. "Il y a eu énormément de témoins interrogés avec malheureusement des témoignages très très confus, beaucoup de témoignages contradictoires parce que les choses se sont passées rapidement et les passants ont tous vu une petite partie de la scène", se souvient dans Les Voix du crime Agnès Méric, la mère de Clément.
Pourtant, le port ou non de poings américains était au cœur des préoccupations. "La question principale, c'était de savoir quelles étaient les intentions des skinhead néonazis. Est-ce qu'ils avaient l'intention d'aller à l'agression ?", rappelle-t-elle. Dans le cas où il était prouvé, l'usage de poings américains montrait que la violence était préméditée et préparée.
On a trouvé un SMS dans lequel Dufour se vantait d'avoir utilisé un poing américain
Agnès Méric, mère de Clément
Si Esteban Morillo, auteur des coups, nie avoir porté un poing américain pour frapper Clément Méric, certains témoignages le contredisent. "Ce qui a quand même été déterminant, c'est certains témoignages de passants qui ont dit avoir vu des poings américains, insiste Agnès Méric, et des passants qui n'avaient absolument aucun intérêt à raconter des bobards dans cette histoire."
Par ailleurs, Esteban Morillo et ses camarades néonazis, Samuel Dufour et Alexandre Eyraud, eux-mêmes ont échangé le jour des faits à ce sujet. "Il y a juste un téléphone qui a pu être examiné, c'est celui de Dufour. Et dans ce téléphone, on a trouvé ce SMS dans lequel Dufour se vantait d'avoir utilisé un poing américain", indique Agnès Méric.
Esteban Morillo et Dufour ont été condamnés en appel à huit et cinq ans de prison ferme pour leur implication dans la mort de Clément Méric. Alexandre Eyraud a lui été acquitté en première instance. Dix ans après, Agnès Méric reste satisfaite des peines prononcées : pour elle, la version des camarades antifas de Clément a été crue.
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