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Croquis de Cédric Jubillar lors de son interrogatoire le 9 octobre 2025
Crédit : AFP/Hans Lucas
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Retour sur un procès hors normes… Patrick Tejero et Cindy Hubert, qui ont suivi pour RTL le procès de Cédric Jubillar, nous livrent leurs impressions après un mois d’audiences intenses, au cœur d’un procès à la fois médiatisé et bouleversant. Un procès sans corps, sans scène de crime et sans preuves irréfutables. Un casse-tête judiciaire où chaque détail, chaque témoignage devient crucial.
Pour Cindy Hubert, qui couvre l'actualité judiciaire depuis plus de dix ans, ce procès était une première. "Un procès sans corps, sans preuve tangible… Ce n’est pas commun. Nous avons tout noté, chaque détail, chaque témoignage. Quand il n'y a rien, chaque élément compte." L’affaire Jubillar, celle de la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, a agité l’opinion publique, captivée par ce mystère sans fin.
"Cette nuit-là, elle nous a habités", confie-t-elle. À partir du dernier SMS envoyé par Delphine à 22h55, jusqu'à l'appel de Cédric aux gendarmes à 4h09, l’histoire semble se tordre et se réécrire à chaque nouvelle révélation. Pourquoi a-t-il appelé si tôt ? Pourquoi ne pas attendre quelques heures pour affiner sa version des faits ? Et comment a-t-il pu effacer toute trace de la disparition de sa femme en si peu de temps ? "Cette affaire rend fou. Nous avons exploré toutes les hypothèses, épuisé toutes les pistes."
Au cœur du procès, une figure d'autorité a particulièrement retenu l’attention : le directeur d'enquête. Pour Patrick Tejero, ce personnage a été au centre d'une scène marquante lors de la première semaine des audiences. "Voir ce gendarme de haute stature, en 'menhir', se faire bousculer pendant trois heures par une avocate brillante mais de petite taille, c’était un spectacle étonnant. Les questions étaient gênantes, les procès-verbaux parfois douteux. Peu à peu, le colosse a perdu son équilibre."
L’enquête, autrefois solide, a fini par laisser apparaître des zones d'ombre. Des pistes oubliées, des incohérences, et un gendarme visiblement désorienté ont fait douter de la rigueur de l'enquête… Mais au-delà des stratégies judiciaires, ce procès a mis en lumière la souffrance des enfants du couple, Louis et Elyah, aujourd’hui âgés de et ans. Ces enfants, dont le témoignage a été au centre des débats, ont vécu des moments éprouvants, notamment lors des révélations sur leurs parents.
"Louis, qui n’avait que ans au moment des faits, a raconté avoir vu ses parents se disputer cette nuit-là. J'ai eu le sentiment qu’on se servait de son témoignage, fragile comme celui de tous les enfants, quitte à l’abîmer encore davantage", raconte Patrick Tejero. Le témoignage de l’enfant est venu aggraver un peu plus la situation, d’autant plus quand une lettre, étonnamment rédigée quelques jours avant la fin du procès, a fait surface. Dans cette missive, Louis appelait son père "Cédric" et affirmait que ce dernier avait tué sa mère. Un détail glaçant.
Défendre Cédric Jubillar, ce ‘sale type’ décrit dans ce dossier, demande un talent exceptionnel"
souligne Cindy Hubert
Du côté de la défense, les avocats de Cédric Jubillar, Maître Emmanuelle Franck et Maître Alexandre Martin, ont fait preuve d'une grande ténacité. "Ces deux pénalistes n’ont rien lâché, ils ont travaillé comme des moines. Ils ont plongé dans les tableaux de téléphonie pendant l’été, croyant fermement qu'ils trouveraient un élément clé pour faire basculer le procès. Leur plaidoirie, bien que brillante, n’a pas suffi. Mais ils reviendront en appel, prêts à se battre de nouveau" affirme Cindy Hubert.
Dans la salle d’audience, les parties civiles ont aussi été marquées par cette affaire. Maître Mourad Battikh, avocat de l’une des parties civiles, a exprimé un soulagement profond après l’issue du procès. "Aujourd’hui, c’est la vérité qui a triomphé sur le mensonge. Depuis près de cinq ans, nous clamions que ce dossier n’était pas vide, qu’il y avait des preuves, des indices, et surtout une scène de crime." Pour lui, la conviction que Delphine Jubillar a été tuée par son mari a été renforcée. "C’est un soulagement immense pour les parties civiles, mais aussi une pression qui tombe. Il y en a qui, aujourd'hui, sont sur des civières, accablés par l’émotion."
Cédric Jubillar, bien qu’il ait été condamné, a décidé de faire appel de sa condamnation. "Jusqu’au bout, il a nié avoir tué son épouse", rappelle Cindy Hubert. Ce dossier reste donc ouvert, et l’affaire Jubillar continue de hanter l’opinion publique, prête à se réécrire à chaque nouveau rebondissement.
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