13 personnes devaient être jugées ce jeudi 19 juin 2025 à Cahors dans le Lot, soupçonnées d'avoir organisé pendant plusieurs années un trafic international et illégal d'oiseaux. Le tribunal correctionnel de Cahors a finalement renvoyé le procès au 15 janvier 2026, en raison de l'état de santé de l'un des accusés. Les prévenus encourent jusqu'à 7 ans de prison.
Les prévenus avançaient bien masqués. Ils sont spécialistes des animaux, et soi-disant protecteurs de la biodiversité. C'est le plus gros démantèlement de trafic d'oiseaux en France. Il a fallu 8 ans d'enquête, et le profil des prévenus fait froid dans le dos : un ornithologue nationalement reconnu qui travaillait avec le muséum d'histoire naturelle, un soigneur ou encore le fondateur du parc animalier des Pyrénées.
Au moins plusieurs centaines d'oiseaux, parfois des espèces protégées, étaient capturés dans la nature puis revendus. Parmi eux, des rossignols du Japon, des linottes mélodieuses, des chardonnerets élégants ou encore des bruants zizi, recherchés pour leur plumage, leur beauté ou leur chant. Et forcément, cela impacte fortement la biodiversité.
"Il ne restait que deux couples de Pluvier guignard - une espèce d'oiseau rare - en France. Depuis cette affaire, l'espèce a disparu", dénonce Anne Roques, juriste au sein de l'association France Nature Environnement qui s'est portée partie civile, sur RTL.
Et d'ajouter : "Selon l'enquête, c'est ce trafic qui l'a fait disparaître. Ce qu'il faut savoir, c'est que capturer des oiseaux pour les détenir, c'est souvent les condamner à mort en captivité. Et puis le trafic était très lucratif pour certaines personnes. On parle de dizaines, voire de centaines de milliers d'euros".
Le fondateur du parc animalier des Pyrénées a reconnu les faits lors de son premier interrogatoire. L'enquête démontre qu'en participant à ce trafic, il compensait la forte mortalité des espèces dans sa volière.
"Ils voulaient toujours plus d'oiseaux dans leur volière. Ils étaient très connus pour ça. Ils ont attiré un public et ils se sont fait beaucoup d'argent. Alors qu'en captivité chez eux, les oiseaux mouraient. Ils auraient donc dû accepter de ne pas les détenir, plutôt que d'aller chercher dans les espaces naturels", ajoute Anne Roques.
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