DOCUMENT RTL - Attentat de Nice : "Je saurai jamais la vérité", regrette un rescapé gravement blessé

Ce sont huit personnes qui vont être jugées pour association de malfaiteurs terroriste ce lundi 5 septembre. En effet, le procès de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016 s’ouvre devant la Cour d’assises spéciale de Paris. Les personnes jugées auraient notamment apporté une aide logistique. 850 parties civiles se sont d’ores et déjà constituées.

Ce soir-là, sur la Promenade des Anglais, 86 personnes dont 15 enfants et adolescents ont été tués, fauchées par un camion-bélier. 458 autres personnes ont été blessées plus ou moins gravement. Agé de 68 ans, Antoine Silletta est l’un des nombreux blessés de cet attentat. 

 Assis dans son salon, il retrace le cours de sa soirée selon ses souvenirs. Il raconte avoir décidé au dernier moment d'aller aux feux d'artifice. Après le spectacle, il décide d'acheter quelques pralines et c'est à ce moment que le 19-tonnes lui est passé dessus. Le maçon à la retraite raconte au micro de RTL avoir ressenti les frottements d'une roue à la jambe et au pied. Il se souvient d'un mal de dos et d'une balle à la tête, des douleurs "superficielles" selon lui. 

J'ai essayé de me lever mais c'était impossible, je suis resté par terre

Antoine Silletta, rescapé de l'attentat à Nice.

Alors qu'il essaie de se relever, il se rend compte que beaucoup de gens autour de lui sont "à terre". "C'est là que j'ai compris que c'était un attentat", confie-t-il. "J'avais toute la peau de mon tibia décollée. J'ai essayé de me lever mais c'était impossible, je suis resté par terre", explique-t-il. Il attendra ensuite presque une heure avant d'être embarqué pour l'hôpital. 

Transporté sur un matelas de plage, il assiste alors impuissant au combat des secouristes pour sauver des vies. Durant de longs mois, il devra réapprendre à marcher. "À la maison de convalescence on m'appelait RoboCop", se souvient-il. "Je suis un miraculé", assure-t-il. Six ans plus tard, Antoine ne fait plus de cauchemar et il repasse régulièrement sur la Promenade des Anglais. Il n'attend pas grand-chose de ce procès.

"Je saurai jamais la vérité, comment ça s'est produit et pourquoi. Il ne reste que des complices", analyse Antoine Silletta. "J'aurai une pensée pour les familles", prévoit-il simplement. Lundi, à Nice, ce rescapé ne se rendra pas à la retransmission des premières audiences. Il entamera sa 247ème séance de rééducation.