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Attentat de Nice : un an après, où en est l'enquête ?

Entre revendication d'opportunité et polémiques, les enquêteurs peinent à dénouer le vrai du faux dans cette enquête.

Une personne se recueillant sur la promenade des Anglais à Nice
Une personne se recueillant sur la promenade des Anglais à Nice
Crédit : Valery HACHE / AFP
Claire Gaveau
Claire Gaveau

Le traditionnel défilé du 14 juillet venait de s'achever sans encombre. Pourtant cette date sera dorénavant associée à un triste événement alors que le soir même 86 personnes ont trouvé la mort dans un terrible attentat à Nice.

Vers 22h30, Mohamed Lahouaiej Bouhlel lance son camion sur la Promenade des Anglais. Pendant plus de 4 minutes, le terroriste de 31 ans percute et traîne les passants amassés sur la célèbre avenue niçoise sur plus de deux kilomètres. Qu'ils soient entre amis ou en famille... Ces derniers sont là pour profiter du feu d'artifice.

Au bout de cette course, qui a également blessé 450 personnes, Mohamed Lahouaiej Bouhlel est assassiné par les forces de l'ordre. A-t-il agi seul ? Des complices l'ont-ils aidé à préparer ce macabre attentat, revendiqué par Daesh quelques heures plus tard ? Un an après les faits, les enquêteurs tentent toujours de démêler cet épineux dossier. 

Une préparation longue d'un an

Rapidement après l'attentat à Nice, les enquêteurs découvrent la préparation méticuleuse de l'assaillant. Et ce jusqu'à un an auparavant. Les enquêteurs ont en effet mis la main sur certaines photos prises sur cette promenade des Anglais. Ces clichés "représentaient plus la foule présente sur la Promenade que le spectacle pyrotechnique lui-même", écrivent les policiers de la sous-direction anti-terroriste, dans leur rapport, consulté par 20 Minutes.

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Trois jours avant l'attaque, Mohamed Lahouaiej Bouhlel peaufine sa préparation et repère une dernière fois son itinéraire. Comme l'ont démontré les caméras de vidéosurveillance, il va alors emprunter à onze reprises la promenade des Anglais sans jamais être inquiété. Alors le soir du 14 juillet, ce père de trois enfants ne change rien à son plan et s'élance sur l'avenue niçoise.

En plein état d'urgence, comment cela a-t-il été possible ? S'il n'était pas fiché S mais connu des services de police pour des faits de violence, Mohamed Lahouaiej Bouhlel était un personnage particulièrement instable et adepte des vidéos de propagande de Daesh.

9 personnes interpellées

Douze mois après, neuf personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête. Toutes sont soupçonnées d'avoir, d'une façon ou d'une autre, été complice de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, en fournissant des armes par exemple. Dès la fin du mois de juillet, six personnes sont dans un premier temps arrêtées avant que trois autres suspects ne soient également interpellés en décembre de la même année. Toutes sont encore écrouées. 

Le dispositif de sécurité fait encore polémique

Depuis un an, la question des mesures de sécurité déployées sur la Promenade des Anglais est au cœur d'une polémique et tourmente les victimes. Quelques heures à peine après l'attaque, le front s'ouvrait déjà avec d'un côté la mairie, représentée par Christian Estrosi, et de l'autre le gouvernement de Manuel Valls et son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Au milieu de tout cela ? Une policière municipale accuse même les services de l'État de l'avoir contrainte, sur la foi des images de la vidéosurveillance, à livrer un rapport "modifiable" sur les forces policières présentes. Poursuivie pour diffamation par Bernard Cazeneuve, le ministère public a requis vendredi la relaxe de la policière, qui a elle-même porté plainte pour abus d'autorité.
De leur côté, plusieurs victimes ont saisi la justice, visant à la fois les services de la mairie et l'État. Après le classement sans suite en janvier d'une première plainte portée par une vingtaine de victimes et de proches, une information judiciaire a été ouverte après le dépôt d'une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. Mais la polémique n'est pas près de s'éteindre.

À peine réélue dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, la députée LR Marine Brenier, une protégée de Christian Estrosi, a demandé le 27 juin dernier la création d'une commission d'enquête parlementaire "dédiée à l'examen du dispositif de sécurité déployé par l'État"

La revendication de Daesh contestée

Autre question encore sans réponse, la position de Daesh. Si l'organisation terroriste a revendiqué l'attentat 36 heures après l'attaque, les enquêteurs viennent à douter de la réelle implication de l'État islamique même si Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait bien certaines appétences pour le groupe et regardait de nombreuses vidéos de propagande.

En revanche, et comme le révèle 20 minutes qui a pu accéder à un rapport de juillet 2016, les enquêteurs évoquent la possibilité d'une revendication par opportunisme. "Pour la première fois, l’état islamique reconnaissait comme l’un de ses soldats l’auteur d’une action isolée, alors que celui-ci n’avait fait aucune déclaration d’allégeance préalable (...) Compte tenu de l’ampleur de l‘événement, Daesh pouvait y voir une opportunité à saisir afin de s’affirmer sur le plan médiatique". 

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