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Attaque d'un fourgon pénitentiaire : ce que l'on sait du déroulé des faits

Mardi 14 mai, l'attaque d'un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville (Eure) a fait deux morts et trois blessés, tous des agents pénitentiaires. RTL a reconstitué le fil des événements, minute par minute, grâce aux vidéos et aux témoignages récoltés sur place.

La police scientifique sur les lieux de l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure, le 14 mai 2024

Crédit : ALAIN JOCARD / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - L'effrayant récit de l'attaque du fourgon pénitentiaire avec des témoignages

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Valentin Boissais

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Tout commence mardi 14 mai, en milieu de matinée. Il est 10 heures 57 sur le petit péage d'Incarville, quand un fourgon blanc et un utilitaire de l'administration pénitentiaire s'engouffrent dans le péage. À la sortie, une voiture noire les attend. Celle-ci s'engage à contresens et percute le fourgon. Quatre hommes sortent

Yves habite à 200 mètres. "On était là. On a entendu les coups de feu. J'ai fait attention. On s'est mis derrière un mur", témoigne-t-il. De son côté, Anaïs a trouvé refuge sur le sol du bus. Elle se trouve alors à quelques mètres derrière la scène. "Dans le car, il y a tout le monde qui se jette par terre. C'est blindé de tirs. Il y a plein de tirs de balles", décrit la jeune femme au micro de RTL.

Première minute, des dizaines de coups de feu. Les quatre hommes sont habillés en noir, cagoulés avec des gilets pare-balles et des fusils-mitrailleurs. Jérôme, lui, était dans son champ qui longe la barrière de péage. "On a commencé à entendre une fusillade. Au début, ce n'était que du mitraillage. On a entendu une bonne trentaine de coups de feu", rapporte-t-il.

Une fuite minutieusement préparée

Chacun vise différents surveillants, les laissant s'écrouler des véhicules. Une minute s'écoule, un membre du commando ouvre la porte latérale du fourgon, la silhouette de Mohamed Amra apparaît, il descend. Et ensuite, grosse explosion. Un membre du commando verse alors de l'essence sur le toit de la voiture bélier, il l'enflamme. "Et puis deux derniers coups d'armes. Voilà, c'est tout", poursuit Jérôme. Les cinq fugitifs prennent la fuite à bord de deux véhicules, eux aussi prépositionnés à proximité.


La police arrive rapidement, quelques minutes plus tard, mais le commando est déjà parti. C'est à ce moment-là que le maire de la commune d'Incarville est appelé par un administré. "C'est un administré qui m'a appelé quand j'étais en mairie en me disant 'Patrick, il y a eu une fusillade à Incarville.' Ce qui m'a porté, c'était de savoir si les administrés n'avaient aucun risque à encourir par rapport à ces gros délinquants", explique Patrick Maugars. 

La commune compte 1.300 habitants. En quelques minutes, elle voit arriver le GIGN, un hélicoptère, 200 gendarmes et 100 policiers. C'est le début du plan Épervier pour traquer le commando. Mais en quelques minutes, les espoirs s'amenuisent. Le maire reçoit un coup de téléphone. Une découverte indique que le commando est déjà parti.

"Le commissaire de police de Val-de-Reuil m'a dit qu'il y avait une voiture de brûlée constatée à la hauteur de Vatteville. Donc, on peut penser qu'ils sont plus loin maintenant", poursuit le maire d'Incarville. Brûler les voitures pour effacer les traces. On apprendra finalement qu'ils sont partis à bord d'un quatrième véhicule. Un périmètre de sécurité est alors mis en place autour du péage. C'est une scène de crime. Témoins et journalistes sont tenus à l'écart.

C'était dingue, il n'y a pas d'autre mot

Jérôme, témoin de la scène

"C'était dingue quoi. Il n'y a pas d'autre mot. Il y a des véhicules qui arrivent derrière, des civils, des gens qui risquent de prendre une balle perdue. Même nous, aux alentours, les voisins... C'est quand même vachement dangereux", confie Jérôme au micro de RTL.

Gilets pare-balles, fusils mitrailleurs… Le déroulé révèle un véritable guet-apens préparé, car une fois bloqués, les surveillants n'avaient plus le choix que d'essuyer les rafales de tirs. Sur les vidéos, le placement des assaillants est aussi marquant. Chacun s'attaque à un angle différent. Comme si tout cela avait été répété au préalable. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a confirmé mardi soir que le dispositif de ce guet-apens s'était mis en place quelques minutes avant l'arrivée du convoi.

"Quelques minutes avant le passage au péage d'Incarville, est passé dans le même sens un véhicule Peugeot volé quelques jours auparavant. Ce véhicule s'est stationné sur le bas-côté, dans l'attente de l'arrivée du convoi. Rejoint par d'autres hommes armés descendus d'un véhicule qui suivait vraisemblablement le véhicule pénitentiaire", explique-t-elle. Des centaines de policiers et de gendarmes sont désormais mobilisés sur cette enquête.

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