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Assassinat de Samuel Paty : six anciens collégiens jugés, trois ans après le drame

Trois ans après l'assassinat du professeur, six anciens élèves de son collège sont jugés à huis clos devant le tribunal pour enfants de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'engrenage mortel qui a entraîné l'attaque.

Samuel Paty a été victime d'une attaque terroriste islamiste, le 16 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.
Crédit : Thomas COEX / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Assassinat de Samuel Paty : début du procès de six minueurs
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Thomas Prouteau - édité par Julie Tomiche
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L'une a menti, les autres ont désigné leur professeur au terroriste pour 300 euros. Six mineurs sont jugés à partir de ce lundi 27 novembre pour leur rôle dans l'assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020. Le procès est vertigineux, la bêtise adolescente a conduit au crime barbare.


Il y a d'abord la collégienne de 13 ans, élève de Samuel Paty, dont le mensonge a tout déclenché. Tout commence par une sanction disciplinaire le 5 octobre 2020, pour des problèmes récurrents de comportement.

Le lendemain, la collégienne ne vient pas en cours. C'est ce jour-là que Samuel Paty présente une caricature de Mahomet nu publié par Charlie Hebdo et qu'il propose aux élèves potentiellement choqués de détourner le regard. 

La jeune fille ment à sa famille, prétend qu'elle a assisté au cours et qu'elle a été exclue après avoir dénoncé une discrimination envers les musulmans. Son père diffuse alors une vidéo où il traite Samuel Paty de "voyou", point de départ d'une campagne de haine. 

Jusqu'à l'attentat, l'adolescente ne change pas version. Un point essentiel pour les parents du professeur, selon leur avocate Virginie Leroy. "Commettre, le mensonge, bon. Mais le tenir aussi longtemps ? Alors qu'elle voyait par ailleurs que la rumeur enflait, qu'il était insulté et qu'il était menacé partout, dans l'enceinte de l'école mais également à l'extérieur, ça c'est un vrai point de questionnement pour moi. On verra quelles sont ses explications à l'audience là-dessus".

L'adolescente n'est pas jugée pour terrorisme mais pour dénonciation calomnieuse, passible de deux ans et demi de prison. Selon son avocat, elle est pétrie de culpabilité et reconnait son rôle déclencheur, mais certifie n'avoir jamais voulu de mal à son professeur. On rappelle que le jeune fille a pas été  placée en détention après l'attentat, elle est désormais lycéenne, loin de Conflans-Sainte-Honorine.

300 euros : le prix du sang

À côté d'elle, dans le box, cinq garçons, ceux qui ont désigné Samuel Paty. Ces élèves de quatrième et troisième à l'époque, ont été abordés devant leur collège par Abdoullakh Anzorov, l'assaillant qui s'apprête à agir. Le Tchétchène de 18 ans demande qu'on lui désigne Samuel Paty contre 300 euros. 

Anzorov explique qu'il veut le filmer et l'humilier car il a insulté l'Islam. Il ne parle pas de meurtre, mais de vengeance de Dieu. Au vu des billets, un des collégiens accepte. Il entraine quatre camarades, tous font le guet avec l'assaillant pendant presque deux heures et finissent par montrer Samuel Paty quand il sort. Les collégiens quitteront les lieux juste avant la décapitation du professeur qu'ils apprendront plus tard, horrifiés. Maitre Dylan Slama, défend l'un d'eux.

"C'est comme s'il avait tenu la porte du terroriste. Bien sûr, lorsqu'on tient la porte du terroriste, ça lui permet d'entrer. Maintenant, est-ce qu'il le fait en connaissance de cause ? Est-ce qu'il sait ce qu'il va se passer ? Est-ce qu'à ce moment-là, lorsqu'on a quelques secondes pour faire un choix, à quinze ans, qu'on ne se rend pas compte que le pire s'apprête à se produire à quelques dizaines de mètres, est-ce qu'il peut y avoir une responsabilité pénale et in fine une condamnation ? Cela va être l'enjeu de ce procès"

Eux non plus ne sont pas jugés pour terrorisme mais pour association de malfaiteurs en vue de commettre des violences. Les juges d'instruction ont considéré qu'ils n'avaient aucune idée du crime qui se préparait. À la lecture de l'ordonnance de renvoi, on reste frappé qu'aucun d'eux n'ait alerté un surveillant ou le professeur Paty.

Quel est l'état d'esprit de ces mineurs avant le procès ?

Tous ont été placés sous contrôle judiciaire après l'attentat, avec bien sûr interdiction stricte de contacts entre eux. Tous ont poursuivi leur scolarité loin de Conflans-Sainte-Honorine. Ils espèrent éviter la prison pour reprendre leur vie de jeunes adultes. Leurs avocats soulignent l'extrême culpabilité qui pèse sur leurs épaules.

Me Antoine Ory représente l'un des collégiens. "Il est évidemment écrasé par le poids du remords, c'est quelque chose qu'il aura toute sa vie malheureusement. Il est complètement dévasté encore aujourd'hui par cela. Et il a hâte de pouvoir s'expliquer, et espérer pouvoir tourner cette page".

Les parents de Samuel Paty assisteront aux deux semaines d'audience. Ils disent attendre en priorité de la sincérité dans les réponses des adolescents, désormais âgés de 16 à 18 ans.

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