Assassinat de Samuel Paty : qui sont les deux amis du terroriste condamnés pour complicité ?

Le 16 octobre 2020 est une date qui restera dans la mémoire des élèves du collège du Bois d'Aulne, de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Ce jour-là, Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, est assassiné par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine tchétchène et islamiste de 18 ans. Depuis plusieurs mois, ce dernier avait un but : "punir" toute personne ayant porté atteinte au prophète.

Pendant la dizaine de jours précédant sa mort, le professeur Paty s'était attiré les foudres de la "djihadosphère", après avoir montré une caricature de Mahomet à ses élèves, lors d'un cours sur la liberté d'expression. Dans son parcours jusqu'à l'assassinat, Anzorov a eu l'aide de plusieurs complices : des jeunes criminels et amis l'ont notamment conduit jusqu'au lieu du crime. Leurs noms ? Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, âgés de 18 ans.

Me Virginie Le Roy, l'avocate de la famille de Samuel Paty, revient dans Les Voix du crime sur ces deux personnages clés, complices d'une affaire d'ampleur nationale.

Le débat porte sur l'intention. 'Avaient-ils connaissance du projet d'Abdoullakh Anzorov ?'. C'était finalement tout le débat devant la cour d'assises.

Me Virginie Le Roy

Le 15 octobre 2020, veille de l'attentat, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov décident de se rendre chez un armurier dans le but d'y acheter un couteau. Une arme qui sera retrouvée sur les lieux du crime par les autorités. À l'audience, les deux hommes, qui expliquent qu'Anzorov avait pour projet d'offrir le couteau à son grand-père, en guise de cadeau, affirment ne jamais avoir eu connaissance du projet de radicalisation de leur ami.

Abattu le jour des faits, Anzorov n'a jamais pu répondre de ses actes. Ces deux individus font partie des seules personnes à pouvoir éclairer son passage à l'acte. "Il n'y a qu'eux qui peuvent nous ouvrir une porte sur qui était Anzorov. C'est ça qui est intéressant finalement (...) Pour le connaître, on n'a que les dépositions de sa famille placées en garde à vue tout de suite après les faits et puis son activité numérique", explique Me Le Roy. Et ce n'est pas tout : les trois protagonistes étaient également à la recherche d'une arme à feu quelques heures avant le crime. Ils finiront par récupérer un airsoft.

"Ce pistolet a servi dans le cadre de l'assassinat de Samuel Paty, puisqu'on retrouvera une bille fichée dans son visage. Donc, l'aide matérielle, elle est difficilement contestable. Le débat porte sur l'intention. 'Avaient-ils connaissance du projet d'Abdoullakh Anzorov ?'. C'était finalement tout le débat devant la cour d'assises", ajoute l'avocate.

Au terme du procès, le 20 décembre 2024, le verdict est enfin rendu et les deux complices sont finalement reconnus coupables de complicité d'assassinat et chacun condamnés à 16 ans de réclusion criminelle. Une décision de laquelle ils ont décidé de faire appel, à l'instar de Brahim Chnina, le père de la collégienne qui a menti au sujet de sa présence au cours de Samuel Paty, et Abdelhakim Sefrioui, imam intégriste qui avait alimenté la "fatwa numérique" sur les réseaux sociaux à l'encontre du professeur de 47 ans.

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