Armes 3D : un vaste réseau démantelé en France et en Belgique

L’unité cyber de la gendarmerie a annoncé le démantèlement d'un vaste réseau de trafic d'armes en France et en Belgique. Quatorze personnes ont été interpellées fin janvier, a dévoilé lundi le procureur de Marseille, particulièrement préoccupé. Les malfaiteurs utilisaient des imprimantes 3D pour fabriquer des armes de guerre.

 Aujourd'hui, avec des moyens dérisoires, vous pouvez fabriquer le très prisé pistolet mitrailleur FGC-9. Il suffit d'une imprimante 3D à cent cinquante euros, des fils de polymères à quelques dizaines d'euros, des vis, un percuteur qui se trouve dans le commerce et le fichier adéquat pour l'imprimante. 

C'est assez bluffant et d'autant plus inquiétant, reconnaît le colonel Hervé Pétry de l'unité nationale cyber de la gendarmerie. "Les individus mettent à disposition sur le dark Web ces armes qui sont par pièces détachées. Ce à quoi nous assistons, c'est véritablement à l'ubérisation du trafic d'armes. Ce n'est pas nouveau, mais ça prend une ampleur importante parce que la qualité des armes est quand même très proche à 95% des armes d'origine", explique-t-il. 

Des profils d'acheteurs divers

Parmi les acheteurs, les profils sont très divers : "Tous les profils de personnes qui partagent une idéologie très radicale, qu'elle soit d'extrême droite ou d'extrême gauche, ou des écologistes radicaux, mais aussi des collectionneurs ou des trafiquants", précise le colonel Hervé Pétry. 

Au départ de cette enquête, les policiers marseillais avaient trouvé une de ces armes, abandonnée par un commando juste après un règlement de comptes dans le centre-ville. Il n'y avait pas eu de victimes. L'histoire ne dit pas si l'arme s'était enrayée ou non.