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Alexandre Benalla avec Emmanuel Macron le 14 juillet 2018
Crédit : PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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"On a essayé de m'atteindre, de me tuer, et c'était l'opportunité aussi d'atteindre le président de la République", affirme Alexandre Benalla. Dans un entretien accordé au journal Le Monde, et publié le 26 juillet, l'ancien chargé de mission à l'Élysée s'exprime pour la première fois depuis le 19 juillet et la publication par le quotidien d'une vidéo où on le voit violenter des manifestants lors du 1er mai, protégé par un casque et un brassard de police.
Dans cette interview Alexandre Benalla reconnaît avoir fait une "grosse bêtise", avoir "commis une faute" mais ne comprend toutefois pas les sanctions qui lui ont été infligées par ses supérieurs - à savoir une suspension de 15 jours et une mutation de poste, toujours au sein du cabinet de l'Élysée. Depuis, la présidence a lancé une procédure de licenciement contre lui.
Il justifie son geste comme un "devoir citoyen" et invoque l'article 73 du Code de procédure pénale. Alexandre Benalla cite : "Tout citoyen a qualité pour appréhender l’auteur d’un délit". Le code pénal précise : "Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche". Il qualifie d'autre part les deux manifestants qu'il a manipulés comme "les plus agités de la bande".
C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac
Alexandre Benalla
La proportion qu'a pris l'affaire, selon Alexandre Benalla, c'est un moyen, donc, de s'en prendre à Emmanuel Macron. "Il y avait en premier une volonté d’atteindre le président de la République, c’est sûr et certain (...) il y a énormément de gens qui se frottent les mains”.
"C’est une façon d’attraper le président de la République par le colbac", insiste-t-il. "J’étais le point d’entrée pour l’atteindre, le maillon faible. Au bout d’un an, il y a des inimitiés qui se créent, il y a des gens qui ne supportent pas que vous ne fassiez pas partie du club, que vous ne soyez pas énarque, sous-préfet… Je pense que si j’avais eu un tel statut et qu’il s’était passé ce qui s’est passé le 1er mai, les choses auraient été différentes."
Selon lui, cette "inimitié" s'est créée parce qu'il ne fait pas partie des mêmes réseaux, "parce qu’un gamin de 25 ans, qui n’a pas fait l’ENA, qui n’est pas sous-préfet – parce que je suis le seul à ne pas l’être dans l’équipe, je suis l’extraterrestre de la bande !"
Gérard Collomb sait que je travaille à la présidence de la République
Alexandre Benalla
Dans son entretien, il contredit aussi Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur, dans son audition devant la Commission d'enquête parlementaire le 23 juillet, a nié connaître Alexandre Benalla.
Or, ce dernier raconte : "il me tutoie, il me vouvoie, il alterne (...) Gérard Collomb m’identifie visuellement, il sait que je travaille à la présidence de la République. Je peux le croiser deux, trois, quatre fois par semaine sur des déplacements ou quand il vient à la présidence. Alors, est-ce qu’on se connaît ? Visuellement, oui. Est-ce qu’il sait qui je suis et ce que je fais exactement ? Je n’en suis pas sûr", précise-t-il toutefois.
Il en profite pour mettre quelques points sur les i, notamment à propos de son appartement de fonction de 80 m2 ou de son salaire, qui s'élèverait, finalement, à 6.000 euros net par mois. Le principal personnage de l'affaire estime, enfin, que "la connerie vient d’un échelon qui reste à déterminer à la préfecture de police."
Alexandre Benalla est mis en examen pour violences en réunion, immixtion dans l'exercice d'une fonction publique, port public et sans droit d'insignes réglementés, recel de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection et recel de violation du secret professionnel.
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