L'affaire "Air Cocaïne" touche à sa fin. À 9h, les neuf accusés, dont les deux pilotes de Falcon 50 Bruno Odos et Pascal Fauret auront une dernière fois la parole. Puis les six juges professionnels de la cour d'assises spéciale d'Aix-en-Provence, chargée de juger ce dossier de trafic international de cocaïne, se retireront pour délibérer.
Le verdict sera rendu ce vendredi 5 avril après sept semaines d'audience qui ont permis de scruter sous toutes ses coutures un dossier hors normes, de Saint-Tropez à la République dominicaine. Lundi, l'avocat général Marc Gouton avait livré un réquisitoire fleuve, pendant une dizaine d'heures, demandant de lourdes peines de prison ferme, jusqu'à 25 ans, à l'encontre des neuf accusés.
Le magistrat a assuré n'avoir pas "l'ombre de l'ombre d'un doute" sur l'existence d'un trafic. Tous nient pourtant leur participation à un quelconque trafic et ont demandé l'acquittement, sauf Frank Colin, un acteur-clé qui prétend être un "agent infiltré" et contre qui 12 ans ont été requis.
Dans le secret des délibérations, les juges vont devoir faire le tri entre des centaines d'expertises, témoignages et interrogatoires examinés, sept ans après la première de trois rotations transatlantiques suspectes d'un Falcon 50. La troisième sera sans retour : les pilotes Bruno Odos, 59 ans, et Pascal Fauret, 58 ans, ont été arrêtés en mars 2013 sur un tarmac de Punta Cana. Ils s'apprêtaient à prendre les commandes de l'appareil, à l'intérieur duquel les autorités dominicaines annoncent avoir saisi 700 kilos de cocaïne.
Les deux hommes y ont été condamnés à 20 ans de prison, et sont parvenus à s'enfuir clandestinement vers l'Hexagone. L'avocat général a requis sept ans de prison à leur encontre. "Ils savaient" que l'avion qu'ils allaient piloter transportaient de la drogue, a martelé le représentant du ministère public, convenant toutefois que ces anciens pilotes militaires, décorés, n'étaient "certainement pas (...) des mercenaires au service du crime organisé".
L'avocat général estime que tous les accusés avaient conscience de participer à un trafic de drogue, prenant des précautions pour brouiller les pistes en changeant constamment les plans de vols par exemple, et ont continué de le faire après le premier vol suspect.
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