En pleine campagne présidentielle, le climat est particulièrement tendu. Des tensions qui se ressentent entre les personnalités politiques impliquées dans des affaires et leurs partisans, les journalistes à l'origine de ces révélations et les juges en charge des enquêtes. C'est ainsi que des lettres anonymes de menaces ont été reçues par la rédaction de Mediapart et celle du Canard Enchaîné, qui avaient notamment fait une série de révélations sur le candidat de la droite François Fillon, et par quatre magistrats du pôle financier.
Ces derniers enquêtent entre autres sur les dossiers concernant l'ancien Premier ministre, mis en examen pour détournement de fonds publics dans l'affaire des emplois fictifs présumés de sa femme Penelope et de deux de ses enfants. Le site Mediapart a rendu public ce courrier, accompagné d'une balle de carabine. 22 Long Rifle. Illustrée d'un cercueil avec les initiales EP, comme Edwy Plenel, président et fondateur du site d'information, la lettre porte également le slogan "Juges et journalistes dans le même sac", surplombant le texte suivant : "La Vigilance et la Protection ne durent pas Ad Vitam... ce jour-là Nous serons là pour Vous ou l'un de vos Proches" (sic).
Un courrier similaire a été adressé à la rédaction du Canard Enchaîné, et Mediapart a affirmé que quatre magistrats du parquet national financier, dont sa responsable Éliane Houlette, avaient également reçu des lettres du même acabit. Un collectif appelé « Collectif d’Épuration 2J » serait l'expéditeur de ces courriers, selon le site d'information. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "menaces de mort". L'enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), brigade auprès de laquelle Edwy Plenel avait déposé plainte après avoir reçu un tel courrier, posté à Marseille le 30 mars.
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