Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : ce que contient sa dernière lettre écrite juste avant le massacre de sa famille

PODCAST - Principal suspect dans le massacre de sa famille en 2011, Xavier Dupont de Ligonnès laisse derrière lui une lettre expliquant les raisons de son départ avant de se volatiliser. Un courrier dans lequel figurent des révélations étonnantes que sa sœur, Christine, croit. Elle explique pourquoi dans "Enquêtes Criminelles".

Une image de vidéo surveillance de Xavier Dupont de Ligonnes en 2011

Crédit : THOMAS COEX / AFP

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21 avril 2011. Les corps de d'Agnès Dupont de Ligonnès, et ceux de ses quatre enfants, Arthur, Thomas, Anne, Benoît sont retrouvés sous la terrasse de leur domicile familial à Nantes. Le père, Xavier, reste introuvable. Treize ans plus tard, la disparition de celui qui est devenu suspect numéro 1 reste un mystère.

Derrière lui, l'homme laisse une lettre, envoyée à plusieurs membres de la famille Dupont de Ligonnès. "Cette lettre, commence par une banalité, c'est 'Coucou tout le monde', qui est d'une légèreté que le reste du courrier va totalement contredire. Cette lettre, c'est un coup de massue pour tous ses proches", explique un journaliste dans Enquêtes criminelles.

Factures, courrier, matériel informatique... Dans celle-ci, Xavier Dupont de Ligonnès donne des "ordres" à tout le monde, mais surtout il annonce que la famille a été exfiltrée par la DEA, la brigade des stupéfiants américaine, pour qui il travaillait en secret.

"Depuis quelque temps, certains indices faisaient penser que j'avais été repéré. La situation est donc devenue potentiellement dangereuse pour nous ici et la nécessité de prendre des mesures d'urgence. Nous sommes donc pris en charge par le gouvernement américain et transférés aux USA", écrit-il.

Les corps d'Agnès, sa femme, et ses enfants, ont pourtant été authentifiés par la police scientifique, en témoignent les analyses ADN. Une "mise en scène", selon Christine. "Pour moi, ces corps seraient des corps d'emprunt qui ne seraient peut-être pas si difficiles à trouver dans un cadre, justement, d'exfiltration policière."

Pour moi, ces corps seraient des corps d'emprunt

Christine Dupont de Ligonnès

Si Xavier Dupont de Ligonnès écrit dans sa lettre que sa famille et lui ne seront pas joignables pendant un bon moment, Christine n'a jamais reçu de nouvelles de son frère, qu'elle pense innocent et vivant, treize ans après.

"Pourquoi devrait-il me faire signe ? Puisqu'il sait que moi, justement, j'ai pris le taureau par les cornes, je suis allée dans le dossier d'instruction, j'ai quand même accepté quelques interviews. Peut-être qu'il n'a pas envie de me mettre en porte-à-faux, il ne peut pas être certain que je vais me taire. Peut-être qu'il a des raisons, même que je ne mesure pas, de ne pas faire signe. Pour moi, ce n'est pas une preuve de sa culpabilité", justifie-t-elle.

Quoi qu'il en soit, la dernière lettre écrite par Xavier Dupont de Ligonnès interroge toujours. Et particulièrement son post-scriptum, qui a permis aux enquêteurs de retrouver les corps, en avril 2011 : "inutile de s'occuper des gravats et autres bazars entassés sous la terrasse : c'était là quand nous sommes arrivés ici", écrit Xavier Dupont de Ligonnès qui précise de laisser le "fouillis" sous la terrasse tranquille. Pour Christine Dupont de Ligonnès, cette précision qui a mené à la découverte des cadavres participerait juste au scénario de son "exfiltration".

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