Affaire Véronique Lardé : était-elle une meurtrière de maris ?

Le 9 novembre 2011, les gendarmes sont alertés de la découverte d'un corps juste à côté d’un cimetière, entre Arras et de Bapaume (Pas-de-Calais). Selon le légiste, le décès remonterait à plus d'un mois et il est impossible de déterminer les causes de la mort. 

Trois jours plus tard, après la publication d'un article dans La Voix du Nord sur cette macabre découverte, un couple fait le rapprochement avec la disparition d'un de leurs meilleurs amis, Frédéric Butanowicz. Ce dernier était marié pendant quelques années à Véronique Lardé. Une femme veuve, toxique, qui aurait transformé la vie de Frédéric selon ses proches. 'Il vivait dans son camion et a sacrifié toute sa vie pour son épouse", explique Me Loïc Bussy, avocat du père de Frédéric et invité de L'Heure du Crime.

Avant sa disparition, Frédéric aurait confié à ses amis qu’il souhaitait récupérer Véronique, devenue malheureuse avec son nouveau compagnon. Furieux, ce dernier l’aurait menacé de mort. Après vérifications, le compagnon est mis hors de cause, mais pas Véronique. Cette dernière a cessé de téléphoner à Frédéric alors qu’elle l’appelait chaque jour et qu’elle a encaissé trois chèques qu’il aurait signé en sa faveur.

Une famille privée de vérité

Quatre mois après la mort de Frédéric Butanowicz, Véronique Lardé est placée en garde à vue. Les enquêteurs ont le sentiment d'avoir à faire à une menteuse, à une manipulatrice. "Elle a deux discours qui sont totalement aux antipodes avec son ex-mari et son compagnon actuel", ajoute Me Loïc Bussy. Véronique passe finalement aux aveux en expliquant que c’était de la légitime défense : "j'étouffais, je me suis accrochée à son écharpe… J'ai serré très fort… Il s'est mis à faire des bruits bizarres...Je me suis rendue compte que je l'avait tué".

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Les experts indiquent que l'étranglement de la victime, tel qu’il est décrit, est impossible. Un empoisonnement calculé est la piste privilégiée. Trois de ses compagnons, dont Frédéric, ont été drogués à leur insu. "Ce sont des médicaments qu’on trouve lorsqu’on a des troubles du sommeil et un autre pour le cancer" souligne Eric Dussart, journaliste et invité de L'Heure du Crime.

Véronique dément, mais elle est renvoyée aux assises en 2016. Un expert-psychiatre la présente comme "une femme qui, avec les hommes, s'est inventée un monde de mensonges". Sa famille auditionne contre elle. "On la voyait s’affaisser dans le box, elle a le sentiment que sa défense va être insuffisante par rapport à tous les gens contre elle", rappelle Eric Dussart. Lors du 2ᵉ jour du procès, le box de Véronique est retrouvé vide : Véronique Larde s’est pendue. "C'est une histoire qui n'aura jamais de point final", conclut Me Loïc Bussy. 

Les invités de l'émission

- Me Loic Bussy, avocat au barreau de Douai. Auteur du livre L’éternelle innocente, qui parait le 8 février aux éditions Michalon (collection polars réels dirigés par Plana Radenovic). Avocat du père de Frédéric Butanowicz.


- Eric Dussart, grand reporter à La Voix du Nord. Auteur de la préface du livre L'éternelle innocente.