Dix-huit vieilles dames assassinées à Paris entre 1984 et 1987, voilà le décompte macabre attribué à Thierry Paulin. Ce jeune homme d'une vingtaine d'années fréquentait le monde de la nuit et rêvait d'un destin célèbre dans le showbiz avant de se transformer en l'un des pires tueurs en série de l'histoire.
Pendant trois ans, Thierry Paulin va échapper à la police judiciaire parisienne, au point que la peur va régner sur tout le XVIIIe arrondissement de la capitale, épicentre des meurtres. Des centaines de policiers ont été mobilisés, des milliers d'heures de vérifications ont été effectuées et des dizaines de suspects interrogés. Mais, il faudra un coup de chance pour que Thierry Paulin soit arrêté. Les enquêteurs vont alors découvrir le parcours vertigineux de ce tueur de grand-mères, fêtard la nuit et assassin le jour.
"Dès les deux premières affaires on fait le rapprochement. Par le mode opératoire, les victimes sont des personnes âgées. Elles sont suivies, bousculées quand elles ouvrent leurs portes et tout de suite elles sont très violemment agressées", raconte Jean-Pierre Birot, ancien commissaire divisionnaire. "Au départ on a pensé à des toxicomanes, parce que les victimes sont des proies faciles. Pour le butin, c'est quelques francs. Donc, on a pensé à des agresseurs qui étaient obligés de revenir pour rechercher de l'argent et payer leurs doses".
Il n'a aucun sens, aucun regret des meurtres, pas d'empathie
Jean-Pierre Birot, ancien commissaire divisionnaire
Au mois d'août 1986, alors que la traque bat son plein, Thierry Paulin est arrêté dans le Val-de-Marne pour avoir passé à tabac un dealer. Il écope de seize mois de prison. Mercredi 1er décembre 1987 au matin, Francis Jacob, patron du commissariat de la porte Saint-Martin, dans le Xe, s'apprête à rejoindre son bureau quand il est intrigué par un passant. Un jeune métis aux cheveux décolorés. On prend ses empreintes, qui matchent avec celles du tueur du XVIIIe. Il passe rapidement aux aveux et donne son complice des premiers meurtres, son ancien amant Jean-Thierry Mathurin.
Incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, Thierry Paulin est alors le détenu le plus célèbre du moment. Mais très vite, le juge ne peut plus l’interroger. Son état de santé décline. Après quelques semaines de détention, il est diagnostiqué positif au sida. Il meurt le lundi 16 avril 1989, à l'âge de 26 ans. Il n'expliquera jamais ses crimes devant une Cour d'assises. "C'est un garçon manifestement intelligent. Mais, il n'a aucun sens, aucun regret des meurtres, pas d'empathie", explique Jean-Pierre Birot.
- Jean-Pierre Birot, ancien commissaire divisionnaire, auteur de La Crim’, qui s’y frotte s’y pique - mémoires d’un commissaire de la brigade criminelle, chez Mareuil éditions.
- Agnès Grossmann, journaliste et auteure de L’enfance des criminels, aux éditions Points.
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