"Pour elle, il était bizarre". Les soupçons de la famille de Stéphanie Fauviaux, retrouvée étranglée et noyée dans sa baignoire par sa colocataire le 24 mai 1995, se sont avérés. Pourtant, il aura fallu 17 ans pour que les policiers parviennent à trouver le nom du meurtrier.
Dès le début de l'affaire, les enquêteurs bénéficient de plusieurs indices, notamment la présence d'un poil pubien dans le nombril de la jeune fille. Ils comparent ainsi cet ADN avec celui de tous ceux qui ont côtoyé Stéphanie car ils ont une certitude, le meurtrier est une connaissance de Stéphanie. "Stéphanie était tellement méfiante sur tout qu'elle n'aurait jamais ouvert la porte dans cette tenue-là à un inconnu. C'était forcément quelqu'un qu'elle connaissait", explique Fabrice Fauviaux, le frère de Stéphanie Fauviaux, dans Enquêtes criminelles.
Ils interrogent des dizaines et des dizaines d'étudiants et à chaque fois, des prélèvements ADN sont effectués. Mais, les policiers n'ont jamais réussi à retrouver à qui appartenait ce poil pubien. Un an après le drame, l'enquête est toujours dans l'impasse mais un fait divers de l'autre côté de la frontière pourrait bien la relancer.
Le 29 mai 2000, la ville de Tournai en Belgique est bouleversée par le meurtre sauvage d'une élève infirmière. Un poil pubien est retrouvé au même endroit sur le corps de la victime. Et si le meurtrier de Stéphanie Fauviaux avait récidivé cinq ans plus tard ? La comparaison ADN avec le meurtrier n'est pas concluante. Cinq ans après le meurtre de Stéphanie Fauviaux, les policiers n'ont plus la moindre piste.
Désormais, à moins d'un miracle, il n'y a presque plus aucune chance que l'affaire soit un jour élucidée. Au palais de justice de Lille, le dossier du meurtre de Stéphanie Fauviaux passe de juge en juge. En 2005, faute de nouvelles pistes, une magistrate songe même à clore l'enquête.
Il faut attendre février 2012 pour que l'enquête connaisse enfin une avancée décisive. Un nouveau juge d'instruction reprend le dossier du meurtre de Stéphanie. En 17 ans, les techniques d'exploitation de l'ADN ont beaucoup évolué. Alors, le magistrat décide de faire réanalyser tous les scellés.
L'analyse du peignoir de Stéphanie va permettre de mettre au jour un ADN de contact, c'est-à-dire qui vient des mains. Cet ADN est mêlé avec le sang de Stéphanie. Grâce aux autres scellés, notamment les cigarettes prélevées dans l'appartement, les enquêteurs vont même obtenir un nom : Lylian Legrand. Il avait, avec son frère et la colocataire de Stéphanie, retrouvé le corps sans vie de la jeune femme.
L'ancien ami de Stéphanie est devenu gendarme. Lors de son interrogatoire, il va passer deux fois aux aveux. Dans sa première version aux enquêteurs, il explique que c'était un accident après un rapport sexuel fougueux. Dans la seconde, il raconte avoir eu une pulsion, qu'il voulait lui imposer une relation sexuelle mais qu'elle a eu un mouvement de recul et qu'elle s'est cognée la tête. Mais les enquêteurs n'y croient pas car il reste des zones d'ombre : la présence d'héroïne dans le corps de Stéphanie et son visage ébouillanté.
En 2016 lors de son procès, il se rétracte et se déclare innocent. Il est finalement condamné à 30 années de prison, la peine maximale.
>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.
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