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Affaire Poncé Gaudissard : comment le tueur de Meyrargues a été condamné sans aucune preuve ADN

PODCAST - "L'Heure du Crime" décortique l'affaire Poncé Gaudissard. Près d'un an après les assassinats barbares de deux femmes près d'Aix-en-Provence, cet individu va devenir le suspect numéro un.

La prison de Bordeaux-Gradignan

Crédit : Christophe ARCHAMBAULT / AFP

L'INTÉGRALE - Poncé Gaudissard : le tueur au couteau

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L'INTÉGRALE - Poncé Gaudissard : le tueur au couteau

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L'ENQUÊTE - Poncé Gaudissard : peut-il être coupable sans preuve ADN ?

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Jean-Alphonse Richard - édité par Thomas Bernardon

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Lundi 31 mars 2003, 10h30 du matin, les pompiers, en train d’intervenir sur un feu dans une villa de Meyrargues, à vingt minutes d’Aix-en-Provence, préviennent les gendarmes de la découverte de deux corps sans vie. Les pompiers avaient été appelés pour ouvrir la maison car les deux femmes, une mère et sa fille, ne répondaient plus au téléphone. 


L'incendie est criminel. Chantal d'Amato, 53 ans, est allongée sur le ventre, sur son lit. Les poignets et les chevilles ligotés avec de l'adhésif. Une plaie est visible au cou. Dans une autre chambre, sa fille, Audrey d'Amato, 24 ans, repose sur le dos. Attachée avec du câble électrique, les yeux masqués par du ruban adhésif. Vingt-neuf coups de couteau successifs, portés au visage. Destinés à défigurer la jeune femme ou à la faire souffrir avant de l’achever.
Les gendarmes de la brigade de recherches d'Aix-en-Provence ne notent pas de trace d'effraction ou de vol dans la maison. Seul le portable d'Audrey a disparu. L'attaque a eu lieu la veille au soir. L'assassin a tué les femmes, mis le feu, est parti par une baie vitrée dont le store électrique s’est refermé derrière lui. Une empreinte de doigt est relevée. Un élément pileux masculin est prélevé sur la ceinture de la robe de chambre de Chantal d'Amato.

Un casier judiciaire chargé

Jeudi 5 février 2004, les gendarmes sont alertés de l'arrestation d’un certain Poncé Gaudissard à Pertuis. Trois jours plus tôt, à 7h45 du matin, il a fait irruption chez sa belle-sœur. Il l'a frappée, jetée à terre, a tenté de la ligoter avec une rallonge électrique. Il tenait un couteau, il voulait la violer. Une voisine a pu le mettre en fuite. Il a été rapidement arrêté. Les liens pratiqués sur sa belle-sœur sont identiques à ceux effectués dans la maison de Meyrargues.

Les enquêteurs se penchent sur ce Poncé Gaudissart, en prison depuis cette tentative de viol. Casier judiciaire chargé. Avant de s’en prendre à sa belle-sœur, il avait déjà agressé quatre femmes. "C'est quelqu'un qui agresse des femmes seules chez elles, par la ruse, y compris en se faisant passer pour un postier. Il va à chaque fois essayer d’avoir des contacts sexuels de plus en plus intenses", explique Me Patrice Reviron, avocat des proches d'Audrey et Chantal d'Amato, dans L'Heure du Crime, sur RTL.

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Mardi 25 mai 2004, les gendarmes entendent une copine d'Audrey. Elle évoque un évènement survenu au travail de son amie, une semaine avant le drame. C’était en rapport avec un chauffeur de la société de transport. En effet, le procureur demandait une copie du contrat de travail de Poncé Gaudissart. La préfecture envisageait une saisie sur salaire car il devait des indemnités à une victime depuis sa condamnation en octobre 1995. Audrey d'Amato devait se charger d’adresser le contrat à la préfecture. Poncé Gaudissard en avait été averti. Il n’aurait pas supporté qu’Audrey soit au courant de son passé. 

La peine aggravée

Mardi 1er juillet 2008, Poncé Gaudissard, 52 ans, est devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence. Ses anciennes victimes défilent à la barre. L'avocat général note les similitudes flagrantes entre toutes ces agressions et les assassinats de Chantal et Audrey. Après quatre jours de procès et deux heures de délibéré, Poncé Gaudissard est condamné à trente ans de détention assortis de vingt ans de sûreté. 

Mars 2011, Poncé Gaudissart est rejugé. Il continue à nier. Pour les experts, l'assassin avait "nourri une haine profonde pour Audrey d'Amato. Elle était la cible unique de l'assassin. Chantal d’Amato est une victime collatérale. Elle a été tuée car il fallait éliminer le seul témoin du crime".  Au terme du procès l'accusé voit sa peine aggravée. Il est condamné à la perpétuité assortie d'une peine de sûreté de vingt-deux ans.

Mardi 19 novembre 2019, Poncé Gaudissard, 63 ans, meurt à la prison de Bordeaux. Il aurait pu demander une libération anticipée en 2026. Même si les psychiatres le présentaient d'ores et déjà comme un possible récidiviste du viol, en cas de sortie.

"C'est une affaire qui a défrayé la chronique. C’est vrai que dans une carrière d’enquêteur, ce genre de faits ne laissent pas insensible et on vit avec pendant de nombreuses années", confie Daniel Bianco, ancien capitaine de gendarmerie à la Section de Recherches d'Aix-en-Provence.

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Me Patrice Reviron, avocat au barreau d'Aix-en-Provence. Avocat des proches de Chantal et Audrey d'Amato.
- Capitaine Daniel Bianco, ancien capitaine de gendarmerie à la Section de Recherches d'Aix-en-Provence. Directeur d'enquête sur cette affaire.

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