Affaire Patrick Trémeau : pourquoi était-il surnommé "le violeur des parkings" ?

Le 30 mars 1995, un homme déjà été condamné en 1987, pour viol sous la menace d'une arme, est arrêté pour vol de véhicule. Il s'agit de Patrick Trémeau, un violeur récidiviste bien connu de la justice. Interrogé par les policiers du commissariat de Paris, Trémeau correspond au profil du violeur décrit par Gladys, une jeune femme qui au même moment pose plainte pour viol.

Le commandant Gérard Bousquet a confronté ce suspect et auteur de nombreux viols. "Il est arrêté la veille, le lendemain matin, il passe aux aveux avec moi. On a gagné." se souvient le policier dans Les Voix du crime. Celui que l'on appelle "le violeur des parkings" a été retrouvé.

Avant qu'ils l'identifient formellement, les enquêteurs savent que Patrick Trémeau procède toujours de la même manière, auprès de victimes au profil similaire : il s'agit de jeunes femmes âgées d'une vingtaine ou d'une trentaine d'années, qu'il repère. Au beau milieu de la nuit, il les suit dans leurs immeubles, et ce, jusque dans leurs parkings souterrains. Une même méthode qu'il appliquera au cours de trois décennies différentes, de 1984 à 2005, sans jamais être confronté à aucun témoin.

Quand Trémeau arrive, on sait que c'est certainement le "violeur des parkings"

Gérard Bousquet

"Toute la difficulté dans cette affaire-là, ça a été de chercher à démontrer si c'était un violeur accidentel ou un violeur d'habitude (…). Pour lui, le plus important, c'est de dire 'Ah non, mais je suis dans les parkings pour voler. Bon, je vois une femme, je ne peux pas me retenir.' Mais en fait, je pense que c'est un système de défense", explique le commissaire Bousquet.

Entre 1993 et 1995, juste avant son arrestation, Patrick Trémeau commet huit viols au sein des parkings souterrains des 11e et 20e arrondissements de Paris. Afin de mieux identifier les criminels, le groupe de synthèses à l'état-major procède à l'élaboration de télégrammes, qui font la synthèse des suspects au cœur des affaires. Un moyen efficace de retracer l'historique des sévices d'un violeur multirécidiviste, et qui a permis d'identifier 16 femmes différentes.

"Ça arrive au bureau des synthèses, et ce bureau vous établit une affaire avec un signalement, et il donne des titres. Par exemple, Trémeau, c'était le titre 'le violeur des parkings', explique Bousquet. Donc, quand Trémeau arrive, on sait que c'est certainement 'le violeur des parkings'. Mais moi, si j'ai trois affaires et qu'il y en a d'autres sur Paris, la synthèse va me dire qu'il y a dix affaires ou douze affaires qui peuvent lui être imputées, même si moi, je n'ai pas la totalité des affaires. Donc, [les suspects] ne peuvent pas passer au travers."

Trémeau est finalement condamné à 16 ans de réclusion criminelle en 1998. Il est libéré en 2005, mais récidive à nouveau. Vingt ans de réclusion criminelle lui sont ordonné en 2009, il sort en 2021. Aujourd'hui, Patrick Trémeau est dans le viseur du pôle cold case de Nanterre, qui à l'aide des synthèses, cherche à savoir si d'autres victimes potentielles ne serait pas passées aux oubliettes.