Affaire Omar Raddad : comment le criminaliste Roger-Marc Moreau a mené sa contre-enquête

PODCAST - Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal est retrouvée morte, chez elle. Son jardinier, Omar Raddad, est au cœur de tous les soupçons. Contacté par l'avocat du suspect, le criminaliste Roger-Marc Moreau raconte comment son enquête a permis de révéler les nombreuses zones d'ombre de l'affaire.

Omar Raddad, le 25 novembre 2021

Crédit : Alain JOCARD / AFP

REDIFF - Affaire Omar Raddad : l'histoire secrète

00:30:51

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

La scène de crime est effroyable. Le 24 juin 1991, Ghislaine Marchal, 60 ans, gît éventrée dans sa villa de la Chamade, sur la Côte d'Azur. Elle a reçu des coups de chevron sur la tête et des coups de couteau sur tout le corps. Qui pouvait lui en vouloir au point de la massacrer ?

Avant de mourir, la victime semble avoir eu le temps de désigner le coupable. Sur l’un des murs, une inscription en lettres de sang : "Omar m’a Tuer". Pour les enquêteurs, il ne peut s'agir que du jardinier de la sexagénaire : Omar Raddad.

Après 20 mois d’instruction, la cour d’assises de Nice le condamne à 18 ans de réclusion criminelle. Mais son avocat, Jacques Vergès, s’insurge. Pour lui, son client est un bouc émissaire. Aucune preuve ne permet de le relier à ce crime barbare. Pour prouver son innocence, l'avocat contacte le criminaliste Roger-Marc Moreau.

Il y a des éléments matériels d'office qui semblent démontrer que c'est une accusation absurde

Roger-Marc Moreau

Dans Les Voix du Crime, le criminaliste Roger-Marc Moreau revient sur son impression lorsqu'il découvre le dossier. "Je vais lire d'abord les synthèses de ce dossier et très rapidement, je vais me rendre compte qu'effectivement cette affaire ne semble pas tenir. Parce qu'il y a des éléments matériels d'office qui semblent démontrer que c'est une accusation absurde", témoigne-t-il.

Pour comprendre ce qu'il s'est passé le jour du meurtre, il tente de reconstituer le puzzle. Au fil de ses investigations, il constate les nombreuses failles du dossier. Pour lui, le scénario décrit par les enquêteurs est improbable. Aucune empreinte digitale du suspect n'a été retrouvé sur les lieux du crime. Plus surprenant, plusieurs témoins clés n'ont pas été interrogés.

En remontant le fil d'une enquête bâclée, et en rendant public les résultats de sa contre-enquête judiciaire, Roger-Marc Moreau parvient à convaincre l'opinion publique de l'injustice que vit l'accusé. Grâce à son travail, Omar Raddad est gracié par le président Chirac et libéré de prison. Omar Raddad et son avocate se battent toujours pour prouver son innocence, malgré le rejet de ses requêtes en révision.

La rédaction vous recommande