Le 18 janvier 2007, Nicole Saada, une danseuse de tango, est retrouvée décapitée et le cœur arraché dans la forêt de Rambouillet. Comme volatilisée, cette dernière n'a soudain plus donné aucun signe de vie et faisait l'objet de recherches depuis le 13 novembre 2006.
Face à la scène cruelle au milieu des fougères se dessine la silhouette d'un homme, Christian Ximenes. Cet ancien ingénieur, alors âgé de 72 ans au moment des faits, entre dans la liste des premiers suspects. D'après l'entourage de Nicole Saada, cet homme n'avait rien d'un ange. Harceleur au comportement parfois violent, il épiait son ex au point que celle-ci change de numéro de téléphone et blinde sa porte.
Nicole s'est aussi confiée à son psychiatre, la dernière personne à l'avoir vu vivante pour la dernière fois. Elle se sentait menacée par Christian, rongé par une jalousie tyrannique. Interrogé par les policiers, ce dernier dément toute implication dans une quelconque relation angoissante avec Nicole et nie le meurtre dont on l'accuse. Il admet pourtant qu'il reste éperdument amoureux de la disparue.
Près de deux ans après les faits, le 16 juin 2008, Christian Ximenes comparait aux assises du Val d'Oise, à Pontoise. À la barre, le portrait de l'accusé se transforme en celui d'un harceleur de femmes suite aux témoignages accablants de deux de ses nièces. Elles racontent avoir été victimes de violences sexuelles pendant leur enfance. En 2009, Christian Ximenes réapparait devant les assises et nie en bloc les accusations portés à son égard.
L'expert psychologue détermine une personne "psychorigide et paranoïaque". Un homme qui a le besoin systématique et compulsif d'avoir raison contre les autres. "C'est quelqu'un qu'on ne quitte pas", explique Me Ariane Lachenaud au micro de RTL.
Interviewée dans L'Heure du crime, l'avocate de la famille de Nicole atteste le profil inquiétant de Christian Ximenes : "Il est trop bien, il est parfait. Il sait toujours mieux que tout le monde. Je pense qu'il n'a pas supporté la rupture qui est à l'initiative de Nicole et que c'est la raison pour laquelle il est passé à l'acte. On le voit aussi dans ses antécédents judicaires, un divorce qui a duré plus de 10 ans jusqu'en cassation, il a été condamné pour des harcèlements sur ses propres filles. Il ne supportait pas les ruptures et il harcelait ses ex-compagnes".
Le 12 janvier 2007, le corps mutilé de Nicole est retrouvé dans la forêt de Rambouillet. Celle-ci est privée de ses mains et entièrement dénudée. Côté gauche, le thorax est découpé et le cœur a été arraché avec un instrument coupant.
Interviewée dans L'Heure du crime, la commandant Perrine Rogiez Thubert, commandant de police à l’Identité Judiciaire de la préfecture de Police de Paris, décrypte l'acte macabre : "Se débarrasser d'un corps montre chez une personne une certaine méthode, une certaine logique. Il est ergonomique, il a besoin de se débarrasser des pièces anatomiques et le cœur on y voit là une raison philosophique", dit-elle.
Elle poursuit : "Quand il manque des pièces anatomiques, il y a toujours une raison. On retire les yeux parce que tu as vu. On retire la langue parce que tu as parlé. Je retire le cœur parce que tu m'as arraché le cœur, donc aujourd'hui je te prends ton cœur. Il y aussi un sentiment de propriété, c'est-à-dire vouloir s'accaparer le corps de la victime jusqu'au bout ".
Christian Ximenes prend le chemin de la prison, sans confidences, ni aveux. Malgré les années passées derrière les barreaux, l'assassin de Nicole Saada ne s'est jamais résolu à donner d'explications supplémentaires.
"Je pense qu'il est intimement persuadé qu'il est plus intelligent que tout le monde", atteste Me Ariane Lachenaud, avocate de la famille de Nicole. "Je pense qu'au fond de lui, il sait qu'il a commis le crime, qu'il pense parfait mais qui est loin de l'être. C'est aussi pour ça qu'il fera appel à cette décision. Il va toujours être persuadé qu'il a réponse à tout. Et même des années après, il aurait pu reconnaitre les faits. De toute façon, c'était fini il était condamné, c'était définitif. Ça aurait pu l'aider devant le juge d'application des peines, eh bien non. Il était toujours convaincu de l'erreur judiciaire".
- Maitre Ariane Lachenaud,
avocate de la famille de
Nicole.
- Commandant Perrine Rogiez Thubert, commandant de police à l’Identité Judiciaire de la préfecture de Police de Paris
et auteure du livre "L’aveu des indices, manuel de Thanatologie", aux éditions Payot.
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