En avril 2007, Paul Mistler, ancien banquier et propriétaire de deux commerces, est assassiné au fusil-harpon et au couteau de cuisine, sur le parking devant un club échangiste de la Grande-Motte (Hérault). Le corps du sexagénaire est recouvert d'une vingtaine de coups de couteaux. Un meurtre sanglant et violent, laissant une veuve éplorée.
Après les faits, l'enquête ne traîne pas. Frantz Diguelman, le meurtrier, est immédiatement arrêté. Ce dernier signe des aveux spontanés auprès des gendarmes. Dès le lendemain du crime, le 23 avril 2007, il répond aux questions de la juge d'instruction de Montpellier, Sabine Leclerc. Frantz Diguelman explique qu'il voulait s'expliquer avec la victime, lui faire peur, voire même "lui casser la gueule" mais pas la tuer. Il accuse alors sa passion ardente pour Diane Mistler, sa maîtresse et épouse de Paul Mistler, qui le consume et qui lui a fait perdre pied.
Le meurtrier harponneur soutient qu'il a agi à la demande de Diane Mistler, qui se disait maltraitée par un époux pervers. Frantz voulait sauver son aimante, avec qui il était fréquemment en contact. Lors des interrogatoires, la veuve conteste et rejette toute romance avec le tueur de son mari. Cette dernière affirme qu'elle aimait Paul Mistler.
La chambre d'instruction considère que Diane ne pouvait ignorer le projet criminel de son amant. Un homme qu'elle aurait manipulé et fait sombrer dans un état de dépendance affective extrême. Elle est renvoyée pour complicité d'assassinat devant la Cour d'assises de l'Hérault de Montpellier.
Interviewé dans L'heure du crime, Stéphane Munka, journaliste auteur et réalisateur rappelle les faits portés contre Diane Mistler : "On tourne autour d'une notion qui est celle du mensonge. Au procès, on parle du comportement de Diane comme histrionique", dit-il au micro de RTL.
La veuve n'est plus éplorée mais désormais vue comme une manipulatrice et l'architecte de ce meurtre sanglant. L'enquête révèle en autre les mœurs libérées de Diane Mistler. Celle-ci confirme plusieurs liaisons extra-conjugales, s'absentant plusieurs jours sans donner de nouvelles à son mari. Lors du procès, les ex amants défilent.
Il s'est senti héroïcisé et je pense qu'elle l'a compris
Iris Christol, avocate de Frantz Diguelman.
Interviewée dans L'Heure du crime, Me Iris Christol, avocate de Frantz Diguelman, atteste chez son client un dévouement incontestable à sa maîtresse : "Il y avait là quelque chose de l'ordre du gage d'un amour indéfectible qui a évidement grisé cet homme. Il considérait que cette femme était trop bien pour lui, qu'elle était merveilleuse. Il se trouvait justicier par cet amour et justicier de devoir la sauver parce qu'elle était en grand danger. Cet homme tout simple s'est cru arriver avec cette histoire d'amour et que peut-être, il s'est senti héroïcisé par le fait de devoir la sauver et je pense qu'elle l'a compris".
Elle poursuit : "Il y a quelque chose qu'il faut reconnaître à cette femme c'est qu'elle connaît bien les hommes et qu'elle sait exactement ce qu'ils ont envie et besoin d'entendre", dit-elle au micro de RTL.
Le 19 avril 2011, la veuve se défend de tout complot criminel mais elle passe pour une menteuse. Condamnée à 25 ans de prison, elle fait appel suite à ce jugement. En 2012, elle clame son innocence. Défendue en autre par Éric Dupont-Moretti, rien n'est caché de son libertinage. La justice conserve l'image d'une mère diabolique et l'initiatrice du meurtre de son mari. Diane écope alors de 18 ans de prison.
Cette femme n'a pas été jugée sur ses mœurs
Iris Christol, avocate de Frantz Diguelman.
Si Diane Mistler dénonce un procès porté sur la morale, l'avocate de Iris Christol défend un procès porté sur les faits : "Si un certain nombre de ses amants ont été appelés à la barre ce n'était pas pour mesurer le degré de sa sexualité. C'était pour relater les mensonges qu'elle leur faisait croire et la façon dont elle leur expliquait qu'elle était très malheureuse, très maltraitée. Cette femme n'a pas été jugée pour ses mœurs", explique t-elle.
Elle poursuit : " C'est resté très délicat dans les débats. Je pense que chacun était très attaché à la liberté d'une femme. Je suis une femme et je n'aurais pas supporté de participer à un tel procès. Ses avocats souhaitaient que des femmes puissent juger Diane Mistler. Le sort a voulu que la cour d'assises d'appel, qui est composée de 3 magistrats et 9 jurés, 11 femmes sur 12 personnes, juge Diane Mistler. Je crois que personne en ce siècle aurait voulu, en tout cas pas ces 11 femmes, que Diane soit condamnée en raison de sa liberté et de ses mœurs. Je pense que c'est pour d'autres raisons, au titre d'indices majeurs et importants, qui ont fini par dresser un tableau impressionniste, que chacun s'est convaincu que cette femme était coupable, ce pourquoi elle a été condamnée à 18 ans de réclusion criminelle".
- Stéphane Munka, journaliste auteur et réalisateur.
- Me Iris Christol, du barreau de Montpellier, avocate de Frantz Diguelman.
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