Vergèze (Gard), août 2017. Le corps de Manuela Collet est retrouvé sans vie à son domicile. La scène de crime est barbare : le corps de cette femme de 58 ans a été lacéré de 12 coups de couteau. Mais qui a pu commettre un tel acte ? Les pistes se dirigent rapidement vers le fils de Manuela, Nicolas. Après le meurtre, ce dernier a pris la fuite avant de se rendre. Directement, Nicolas Collet avoue le meurtre.
Alexandre Rossi, magistrat auteur de 50 idées reçues sur la justice (Enrick B. Éditions, 2022), se souvient parfaitement de la première fois où il a rencontré le meurtrier, lorsqu'il s'est rendu à la garde à vue de ce dernier. "J'avais vu quelque part une forme de robot dénué d'émotions dénuées, dénuée de quelque chose d'humain (…) Il ne m'a pas fait une grande impression dans les deux sens, quelque chose de très mécanique, de très froid (…) Il était très distant et très froid par rapport à ce qu'il venait de commettre", rapporte le procureur.
Pourtant, tout se complique : Nicolas Collet sur mure dans le silence et montre un mutisme "rarement atteint" dans ce genre de dossier. Face au silence de l'accusé, l'enquête peine à avancer. Une question taraude les enquêteurs, les avocats et toutes les personnes qui ont gravité autour de cette affaire : pourquoi Nicolas Collet a-t-il tué sa mère ? Et surtout, comment en est-il arrivé à commettre un tel acte ?
Sa mère était rentrée du coiffeur toute pomponnée, il pensait qu'il pensait qu'elle avait un amant
Alexandre Rossi, magistrat
Pour Alexandre Rossi, les hypothèses sont multiples. Le jour des faits, l'accusé explique brièvement une première version. "Sa mère rentre de chez le coiffeur. Son père s'en va donc il est seul avec sa maman dans le pavillon. Il y a une dispute. Il était assez jaloux. Ça aussi, les expertises psychiatriques nous le disent. Jaloux de sa mère, de sa propre mère. Et comme sa mère était rentrée du coiffeur toute pomponnée, il pensait qu'elle avait un amant. Voilà donc ça, c'est une des versions qu'il a pu nous donner", se remémore le magistrat.
Et poursuit : "la deuxième version qu'il a pu donner aussi à la fin d'instruction, c'était que sa propre mère lui avait demandé de se faire tuer. Alors, un expert dit que c'était une hallucination auditive. Lui, il le dit une ou deux fois. Il dit 'oui, c'est ma mère qui m'avait demandé de la tuer afin qu'elle se sorte de la relation avec son père.'" Pour autant, les versions que donnent l'accusé sont peu plausibles, et dans l'enquête, aucun de ses propos ne colle à la réalité. "C'était vraiment que le délire de Monsieur Collet", ajoute Alexandre Rossi.
Dans l'affaire Nicolas Collet, les questions autour du mobile demeurent. Jusqu'à son procès, l'accusé ne révèlera rien des raisons qui l'ont poussé à commettre un acte si effroyable. Une source de frustration pour le procureur. "J'avais dit aux jurés que j'étais très frustré de n'avoir eu aucune évolution depuis le 4 août 2017", raconte-t-il. Condamné à 30 de réclusion criminelle en appel, Nicolas Collet emporte avec lui, derrière les barreaux, de nombreuses réponses.
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