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Affaire Michèle Laforge : 12 ans après les faits, retour sur un dossier criminel non élucidé

PODCAST - Le 13 décembre 2011, Michèle Laforge est retrouvée morte dans la salle de bain de son domicile. La scène laisse d'abord penser à un suicide, jusqu'à ce que de nombreux éléments troublants mettent les enquêteurs sur la piste criminelle.

Michèle Laforge

Crédit : Photo de famille

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Un besoin incurable de réponses. Mais aussi un cri de détresse. En décembre 2021 sur L'Heure du Crime, Virginie Clériot, la fille de Michèle Laforge, une mère de famille de 60 ans retrouvée mystérieusement décédée à son domicile, a appelé n'importe quel témoin à se manifester pour avoir des réponses sur la mort de sa mère.

"Si ce jour de 13 décembre 2011, quelqu'un a entendu des cris, autour de midi, autour de la rue Saint Charles, du 21 rue Ginoux (dans le XVe arrondissement de Paris). S'il vous plaît, si vous avez eu peur de témoigner à l'époque, je vous demande sincèrement, osez aujourd'hui. On a besoin de vous", a-t-elle déclaré au micro de Jean-Alphonse Richard. Deux ans après, cet appel résonne encore.

Aujourd'hui, les circonstances de sa mort restent troubles : le 13 décembre 2011, Hervé Laforge, son mari, la retrouve sans vie dans la salle de bain de leur appartement parisien, sèche-cheveux à la main, dans une eau rouge de sang. Les enquêteurs pensent d'abord à un suicide, jusqu'à ce que de nombreux éléments les mettent sur la piste criminelle. Au Bluestar, ces derniers découvrent que le sang de la victime est présent dans plusieurs pièces du domicile. Comme si les traces avaient été effacées.

À écouter

L'INTÉGRALE - Michèle Laforge : l'énigme du chemisier ensanglanté

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Le jour de la mort de Michèle, aux alentours de midi, deux voisines auraient entendu un cri strident. Certains bijoux de la sexagénaire ont été dérobés, ainsi qu'une somme en liquide qui se trouvait dans une enveloppe. L'autopsie indique que Michèle Laforge est probablement morte par noyade, mais pas par hydrocution, comme le laisse envisager la scène de crime.

Les soupçons se posent rapidement sur la femme de ménage du couple : Bnina Bouzoumita, 43 ans. Chez cette employée, les enquêteurs retrouvent la carte de visite d'un magasin spécialisé dans la vente et l'achat d'or. Le jour de la découverte du corps, la femme de ménage a vendu quarante grammes d'or. Pressée de questions, Bnina Bouzoumita finit par admettre qu'elle s'est rendue au domicile des Laforge ce jour-là. Elle assure avoir découvert le corps dans la baignoire, et prise de panique, se serait enfuie par peur d'être suspectée. Une version des faits que les enquêteurs ont du mal à croire.

L'énigme du chemisier ensanglanté

En 2014, la justice condamne Bnina Bouzoumita à 18 ans de réclusion criminelle. Mais le 15 avril 2016, en appel, compte tenu de nombreuses zones d’ombre de l’enquête policière, la Cour d’assises de Seine-Saint-Denis l’acquitte du meurtre et la condamne à trois ans de prison pour le vol des bijoux de sa patronne, après l'alliance de la défense et la partie civile pour dénoncer le manque de preuve : un fait rarissime.

Aujourd'hui, la famille veut relancer l'enquête. Et pour cause, un chemisier porté par la victime et taché de sang a échappé jusque-là aux investigations de la brigade criminelle. "Dès lors qu'il y a un acquittement, on considère que l'affaire est terminée. Le dossier est rangé, c'est fini et on n'en entend plus parler. Or, s'il y a un acquittement, ça veut dire qu'il y a un homicide et qu'il n'y a pas d'auteur", déplore Me Brossier, l'avocat de la famille.

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