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La mairie de Vaulx-Milieu en Isère.
Crédit : Wikicommons/Krzysztof Golik
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Le 7 mai 2000, Leïla Afif, 40 ans, disparaît en Isère. Cinq jours plus tard, son corps est retrouvé dans le canal de la Bourbre à la Verpillère (Isère). La quadragénaire devait se rendre en bus à Saint-Quentin-Fallavier, à quelques kilomètres de là, pour se renseigner sur la formation d'un de ses fils.
L'autopsie réalisée quelques jours plus tard révèlera que la mère de famille a été tuée à partir d'un fusil de chasse et d'au moins une balle dans la nuque. Les photos des bijoux que porte la victime sont publiées dans les journaux locaux. Les enfants de Leïla Afif reconnaissent immédiatement les bijoux que leur mère a l’habitude de porter.
"Il faut s'imaginer qu'on est à 2 ou 3 kilomètres de son lieu d'habitation où on la retrouve. Et on la retrouve à moitié immergée dans une rivière", raconte Me Wissam Mahlaoui dans Les Voix du Crime. L'avocat du Barreau d'Angers a repris le dossier plusieurs années après la disparition de la mère de famille.
Une femme aidante, toujours disponible, joviale, coquette
Me Wissam Mahlaoui
La femme de 40 ans née au Maroc vivait seule avec ses cinq enfants, dans la commune de Vaulx-Milieu (Isère). "Sa dernière n'a même pas dix ans... Elle s'occupe de ses enfants, les élève, les éduque, les nourrit... Elle travaille quand elle a des petits boulots, puis quand elle n'en a pas, elle n'en a pas", explique Me Mahlaoui.
Derrière cette mère aimante et dévouée à sa famille, se cache une femme au parcours classique. "Elle n'est pas inactive. Elle a une vie de quartier très simple et très normale. J'ai envie de dire banale, d'une femme célibataire. Il n'y a pas d'époux à la maison (...). Elle est ravie de l'arrivée de la naissance de son petit-fils, qui est tout juste né, quelques mois avant", ajoute-t-il.
"Elle est décrite par le voisinage comme une femme aidante, toujours disponible, joviale, coquette. Elle ne sortait jamais de chez elle sans prendre soin d'elle, raconte Me Mahlaoui. Une femme qu'on croise tous les jours dans toutes les rues de France. Les circonstances de son assassinat sont inexplicables."
Très vite, une enquête est ouverte, des pistes sur le présumé coupable émergent, mais ne sont très vite effacées par les enquêteurs. En 2005, en l'absence de preuves suffisantes pour identifier le suspect, un non-lieu est prononcé par la juge d'instruction et l'affaire est classée sans suite.
Il est impératif qu'on ait des réponses
Me Wissam Mahlaoui
Il faudra attendre plus d'une vingtaine d'années pour que l'affaire connaisse de nouvelles avancées. En mai 2022, le pôle cold-cases de Nanterre décide de rouvrir le dossier Leïla Afif, conjointement à celui lié à l'affaire Nathalie Boyer, une adolescente de 15 ans originaire de La Réunion, disparue en 1986, et autre victime de ce que la presse va appeler l'affaire des "disparus de l'Isère".
Le 25 novembre 2024, au petit matin, un certain Mohammed C., 63 ans, est interpellé à son domicile de Dijon (Côte-d'Or) par les gendarmes de la section de recherche de Grenoble. En mars 2024, une nouvelle expertise réalisée avait permis de déceler trois ADN masculins sur des scellés de la scène de crime, au canal de la Bourbre (Isère). Une voiture aperçue non loin du lieu du crime correspondait à son véhicule.
Plus surprenant, le sexagénaire interpellé a déjà été condamné en 2004 par la police est connu de la famille de Leïla Afif. Il est un ancien voisin de la victime. "Il faut s'imaginer que c'est un peu comme une vie de quartier. Le voisin, même si c'est 4-5 bâtiments plus haut, on a l'habitude de se croiser (...). Quand on apprend que celui qui porte les soupçons est un ancien voisin, et qu'on a grandi à côté, bon, ça pose plus de questions", raconte Me Mahlaoui
Placé en garde à vue deux jours après son arrestation, Mohammed C. est envoyé en détention provisoire à Dijon. Aujourd'hui, la famille de Leïla Afif tente de souhaite des réponses aux circonstances de la disparition de cette mère de famille de 40 ans. "Il est impératif qu'on ait des réponses (...) Il n'est pas possible de refermer le dossier de Leïla définitivement sans savoir pourquoi", affirme Me Mahlaoui.
>> Les Voix du crime sont avocats ou avocates, enquêteurs ou enquêtrices, proches de victimes, de suspects ou de coupables. Ces témoins-clefs se confient au micro des journalistes de RTL. Des témoignages inédits, qui apportent un éclairage nouveau sur la justice et les grandes affaires criminelles d’aujourd’hui.
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