Affaire Lacote : son ex-compagne demande la réouverture du dossier

Le 10 mars 2009, le corps de Didier Lacote est retrouvé sans vie dans le coffre de sa Peugeot 306 blanche, garée près de la gare de Dompierre-sur-Besbre (Allier). Dans deux gros sacs poubelle bien dissimulés sous une couverture, la dépouille a été découpée en deux. L'autopsie révèle une découpe parfaite, c'est l'œuvre d'une scie circulaire. Au cours de l'enquête, il est attesté que Didier Lacote a été empoisonné à l'atropine, avant d'être tronçonné. 

Odile Varion, l'épouse de la victime, est la toute dernière personne à avoir vu Didier Lacote vivant. Elle est d'emblée la suspecte numéro un, focalisant toute l'attention des gendarmes et des juges d'instruction. Elle a beau nier, personne ne va l'entendre. Et pour cause, une ribambelle de secrets plus ou moins avouables de la vie de l'ancien ouvrier sont découvertes au cours de l'enquête. 

Didier Lacote était volage, rencontrant des maîtresses d'un soir via les discothèques ou sur internet. L'homme que l'on croyait sans histoire était aussi violent envers sa femme. Celle-ci rapporte pendant l'interrogatoire plusieurs coups et viols à son insu. 

Un dossier réouvert

Les enquêteurs et le juge sont pourtant persuadés de tenir la coupable. Cette femme battue et humiliée aurait empoisonné son compagnon pour en finir. En août 2010, après onze mois de prison Odile Varion est remise en liberté, en attendant son procès devant la Cour d'assises. En 2014, l'épouse de la victime finit par être acquittée. La parquet général ne faisant pas appel, la mort de l'ouvrier demeure inexpliquée, sans suspecte et sans coupable. 

Pointée du doigt pendant 5 ans par les enquêteurs et juges d'instruction, Odile Varion réclame une réouverture du dossier. Une demande accordée 6 mois après son acquittement. Interviewée dans L'Heure du crime, maître Anne-Laure Lebert, avocate d’Odile Varion explique les intentions de sa cliente : 

Si un temps la justice n'a pas été à la hauteur, il faut désormais qu'elle le soit.

Anne-Laure Lebert, avocate d’Odile Varion

"Odile Varion a revu le juge d'instruction, il y a 18 mois, pour connaître les avancées de cette nouvelle procédure qui a été réouverte. Elle était en pleurs au tribunal. Je crois que si un temps la justice n'a pas été à la hauteur de cette affaire et c'est le cas, il faut désormais qu'elle le soit."

Elle poursuit : "Je crois qu'on doit ça aux enfants de Didier Lacote, à madame Varion qui est la mère de ses enfants. Je crois que tout le monde a le droit de savoir dans quelles circonstances cet homme est mort. Pareil pour les parents de Didier Lacote", explique t-elle.

De nouvelles expertises

Plusieurs expertises ont donc été lancées après la réouverture du dossier. Me Anne-Laure Lebert, confirme. "Quel qu'en soit le coup, il y a des investigations qui doivent être menées qui je pense le seront. On a fait des demandes dans ce sens là, notamment au niveau de l'ADN, puisque qu'il y a un certains nombre de scellés dont on s'est aperçus qu'ils n'avaient jamais été exploités au niveau génétique", explique l'avocate d'Odile Varion. 

     La compagne de Didier Lacote refuse que le meurtre de son ex-compagnon tombe dans l'oubli. Celle qui pourtant avait retrouvé son anonymat n'en n'a pas terminé avec la justice. 

Les invités de "L'heure du crime"

- Eric Moine, ancien journaliste La Montagne.

     - Me Anne-Laure Lebert, avocate d’Odile Varion.

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