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Affaire Jubillar : à trois mois du procès, où en est l'enquête ?
Cédric Jubillar doit être jugé le 22 septembre prochain devant la cour d'assises d'Albi. L'homme de 37 ans, suspecté du meurtre de sa femme Delphine en décembre 2020, a toujours contesté les faits.
Cédric Jubillar, le 20 décembre 2020, à la recherche de sa compagne Delphine Jubillar.
Crédit : FRED SCHEIBER / AFP
Près de cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, le mystère reste entier. Pour rappel, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, cette jeune infirmière disparaît sans laisser de traces. Très vite, son mari Cédric signale la disparition de cette dernière à la gendarmerie de Cagnac-les-Mines (Tarn) mais éveille les soupçons des enquêteurs.
L'homme de 37 ans, placé en garde à vue puis mis en examen pour meurtre aggravé en juin 2021, est attendu au tribunal pour son procès qui s'ouvre le 22 septembre. À quelques mois de cette date décisive, l'avocate de la meilleure amie de Delphine Jubillar avait demandé un supplément d'information, notamment des fouilles dans un secteur boisé au sein duquel le téléphone du suspect avait borné le soir de la disparition, dans l'espoir de retrouver le corps de la victime. Selon nos informations, cette demande a été rejetée par la cour d'assises du Tarn.
Si Cédric Jubillar a toujours nié, plusieurs éléments semblent se tourner contre lui. Très tôt, son attitude désinvolte face à la disparition de sa compagne a interpellé les enquêteurs. Parallèlement, l'enquête a mis la lumière sur les circonstances précédant la disparition de Delphine Jubillar : l'infirmière avait demandé le divorce l'été d'avant, agacée des déséquilibres dans son couple.
La piste d'une dispute qui a viré au féminicide
Delphine avait par ailleurs fait la rencontre d'un autre homme, mis depuis hors de cause, et correspondait régulièrement avec lui. Elle projetait de s'installer avec lui après son divorce. Une dispute aurait-elle éclaté dans le couple à ce sujet cette nuit de décembre 2020 ? C'est ce que semble corroborer trois témoignages : celui de l'aîné du couple qui décrit une vive altercation entre ses parents et deux voisines qui racontent avoir entendu des cris vers 23h.
Cédric Jubillar a été placé en garde à vue, mis en examen et incarcéré à l'été 2021. Dans une conférence de presse, le procureur explique les nombreux indices concordants qui pèsent contre lui : la couette de Delphine dans la machine à laver lors de la perquisition, son podomètre qui indique très peu de pas au moment de la disparition de sa femme, la voiture de Delphine qui semble avoir été utilisée pendant la nuit… Par la suite, viennent s'ajouter des expertises téléphoniques qui confirment un comportement étrange de la part du suspect au moment de la disparition de sa femme.
Un coupable "fabriqué" ?
Tous ces éléments qui semblent accabler Cédric Jubillar sont "éminemment contestables", assurait Me Emmanuelle Franck, l'une de ses avocates, au micro de RTL le 17 février dernier.
"C'est un dossier dans lequel la justice a fait ce qu’elle fait de pire, c'est-à-dire fabriquer un coupable, c'est-à-dire essayer d'agréger des éléments autour d'une conviction gendarmesque", dénonce-t-elle sur RTL.
Selon elle, "Delphine Jubillar, ce soir-là, comme une semaine auparavant, est sortie, puisqu'elle était habituée à vivre la nuit dans la mesure où elle travaillait de nuit et là, elle était en congé. Ma conviction, c'est qu'elle est sortie et qu'il lui est arrivé quelque chose à l'extérieur de la maison" explique-t-elle.
