Affaire Jean-Christophe Piel : qui était le "kiné de Liancourt" mystérieusement assassiné dans l'Oise ?

Nous sommes au petit matin du 24 août 2021, à Breuil-le-Vert, une paisible commune de l’Oise. Jean-Christophe Piel, 41 ans, sort dans son jardin. Comme chaque jour avant d’aller travailler, il cueille quelques roses pour mettre dans son cabinet de kinésithérapie situé à Liancourt, à quelques kilomètres de son domicile. Soudain, une détonation déchire le silence matinal. Jean-Christophe s'effondre. Une balle vient de lui perforer la nuque.

Les voisines, alertées par le bruit, aperçoivent son corps à terre et préviennent immédiatement les secours. Mais Jean-Christophe ne survivra pas à ses blessures. Qui pouvait souhaiter la mort de ce praticien apprécié et père de famille aimant, décrit par tous comme généreux et serviable ?

Tout commence en 2012 : Jean-Christophe Piel, 32 ans, est un homme chaleureux, respecté de ses patients et aimé de ses proches. Enfant du pays dont la réputation professionnelle n’est plus à faire, le sportif à l’allure athlétique et au sourire étincelant est reconnu par tous pour son écoute attentive. Ses amis vantent son dévouement et sa générosité sans bornes.

Un terrible assassinat

La même année, le kinésithérapeute fait la connaissance à son cabinet de Delphine Pinto. La mère célibataire de trois enfants vient y faire soigner son fils handicapé Laurent. Le coup de foudre est direct, et dès l’année suivante, leur mariage est célébré en grandes pompes au manoir de Chantilly (Oise). En plus des trois enfants de Delphine, le couple accueille deux petites filles en 2014 et 2017.

Après cinq ans d’union harmonieuse, des tensions naissent au sein du couple, et les disputes sont fréquentes. Si bien qu’en 2018, Jean-Christophe demande le divorce. Quelques jours seulement après cette annonce, Delphine accuse son compagnon d'agressions sexuelles sur ses filles, ce que le père de famille nie en bloc. Les conséquences sont immédiates : la justice lui interdit de voir ses enfants.

Pendant trois ans, les gendarmes enquêtent sur ces accusations et tentent d’identifier d’autres potentielles victimes parmi ses patients, mais les preuves manquent pour l'incriminer. Le 16 août 2021, une ordonnance de non-lieu est finalement  prononcée. Huit jours plus tard, le 24 août 2021, le "kiné de Liancourt" est assassiné.

Très vite, les enquêteurs de la section de recherches d’Amiens manquent de pistes : aucun cambriolage, témoin direct ou trace ADN ne sont retrouvés. Une chose intrigue néanmoins ces derniers : le tireur connaissait bien les habitudes de la victime. Très vite, les soupçons se portent sur Delphine Pinto. Les policiers découvrent le passé trouble de cette mère de famille déjà été condamnée pour escroqueries. Derrière la "mère courage", c’est le portrait d’une grande affabulatrice qui se dessine.