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Affaire Isabelle Mosser : qui est vraiment Éric, condamné pour le meurtre de son épouse ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Éric Mosser. Fin été 2013, l'épouse de ce chauffagiste a été retrouvée chez elle, près de Mulhouse, tuée de huit coups de couteau. Condamné deux fois à vingt ans de prison, ce dernier a toujours clamé son innocence.

La cour d'assises du Haut-Rhin à Colmar

Crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP

L'INTÉGRALE - L'affaire Eric Mosser : le meurtre de la rue du Château

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L'ENQUÊTE - L'affaire Eric Mosser : a-t-il tué sa femme ?

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Jean-Alphonse Richard - édité par Sylvain Zimmermann

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Le chauffagiste Éric Mosser a toujours démenti avoir tué son épouse Isabelle en septembre 2013. Une femme qu'il aimait et avec qui il s'entendait bien, répétait-il en boucle. On ne l'a pas cru. Il a été condamné deux fois, à vingt ans de prison. Il clame toujours son innocence.

Il dépose aujourd’hui une demande de révision pour un troisième procès. À l'époque, l'enquête a zigzagué entre les hypothèses. Un cambrioleur affolé, une connaissance de la victime, un tueur en série.

Jusqu'à ce que les investigations se recentrent sur le mari et lèvent le voile sur ses petits et ses gros mensonges. Une double vie sentimentale des plus agitées, une ribambelle de maîtresses. Les enquêteurs vont avoir la conviction que cet homme voulait en fait s'offrir une nouvelle vie au point d'effacer le seul obstacle qui le gênait. 

Un "menteur compulsif"

Lundi 13 mars 2017, Éric Mosser, 48 ans, chemise sombre, lunettes, front dégarni, est devant la cour d'assises du Haut-Rhin à Colmar. Les enquêteurs le décrivent comme un menteur compulsif, un dissimulateur, un mythomane. Une experte psychologue dit avoir été étonnée de la description qu’il fait de sa relation avec Isabelle. La description d’un couple idéal.

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En réalité, Mosser cacherait et réfrènerait une importante impulsivité. Dépeint comme un individu qui n'a pas de sentiment de culpabilité, pas de tristesse, pas d'angoisse. Il répète qu'il n’a pas tué son épouse. Son avocat, Me Éric Dupont-Moretti, dénonce "un dossier bâclé, pas de preuves, une heure de la mort imprécise, aucun témoin".

"C'est le concours Lépine de l'hypothèse", lance le défenseur. L'accusation estime qu’il s’est disputé, a tué de façon impulsive. 17 mars 2017, Éric Mosser est condamné à vingt ans de réclusion.

"Cette affaire pose question parce que dans toute affaire criminelle, il y a forcément un mobile. Je pense que c'est sur cette idée de mobile que la Cour s'est prononcée à deux reprises. On peut très bien imaginer qu'Isabelle connaissait les frasques sexuels de son mari et qu'elle lui a peut-être annoncé qu'elle voulait le quitter. C'est quelqu'un qui est un artisan brillant, qui est reconnu. Il se dit que s'il doit divorcer, il va devoir passer à la caisse. Tout va être partagé. Et ça, il n'en veut pas", avance Alain Cheval, journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace.

Des éléments troublants dans le rapport d'autopsie ?

Mercredi 24 avril 2024, Éric Mosser, 55 ans, et son avocat, Claude Llorente, connu pour traquer les erreurs judiciaires, déposent une requête devant la cour de révision. "Est-ce qu'un menteur est forcément un criminel ? Non, certainement pas", lance Me Llorente, invité de L'heure du crime, qui a relu tout le dossier. Il s’est particulièrement intéressé à l’heure du crime.

Selon lui, Isabelle Mosser a été vue vivante par sa sœur à 7h45, dans la maison d'Illfurth. Éric Mosser a été vu dans sa camionnette vers 8h15-8h20 alors qu'il quittait le village. Il n'était pas vraiment en retard à ce moment-là. L'avocat dit encore avoir relevé des éléments troublants dans le rapport d'autopsie : l'estomac de la victime ne contenait aucune particule alimentaire alors qu'elle aurait été tuée peu après son petit-déjeuner...

La commission d'instruction de la cour de révision ne devrait pas se prononcer avant plusieurs mois sur cette requête. La famille d'Isabelle se retrouve pour sa part confrontée à une nouvelle épreuve judiciaire dont elle se serait bien passée. Son avocat, Thierry Moser, espérait que les choses en resteraient là. Il se dit "relativement optimiste" pour la suite, le dossier ayant déjà été examiné par deux cours d'assises.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Alain Cheval, journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace.
- Me Claude Llorente, avocat au barreau de Paris Avocat d’Éric Mosser

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