Procès de la soumission chimique : Dominique P. ou les secrets de la maison de Mazan

Dominique Pélicot, 71 ans, était un violeur domestique. Il agissait dans la pénombre et le silence de sa chambre aux volets clos. Pendant une dizaine d'années, ce père et grand-père, a ainsi offert son épouse endormie à une cinquantaine d'hommes.

Pour assouvir ses fantasmes les plus tordus, l'épouse n'étant pas consentante, elle était droguée à son insu, assommée par les somnifères. "Les doses dont on parle, c'est jusqu'à 10 comprimés de Temesta. Elle était comme dans un coma, comme dans une anesthésie générale. Un expert parle même de nécrophilie. On est vraiment sur quelqu'un qui est inerte, qui ne bouge pas, qui ne réagit plus, qui s'étouffe aussi parfois", indique Cindy Hubert, journaliste au service police-justice de RTL. Ce qui explique que Gisèle ne s'était jamais doutée de rien, pas plus que le reste de sa famille.

Quand les enquêteurs lui ont ouvert les yeux, elle a découvert un mari qu'elle ne connaissait pas. Un autre homme. Dans un premier temps, elle n’a pas cru à un tel degré de perversion.

Un violeur hors norme qui, d’ailleurs, dans la foulée, a été mis en examen pour une autre affaire, le meurtre en 1991 d'une agent immobilière. Il nie cette accusation. Dominique Pélicot est aujourd’hui jugé pour les viols de sa femme.

Une personnalité "a double facette"

Jeudi 11 février 2021, un premier psychiatre examine Dominique Pélicot. Ce dernier énumère les nombreuses déviances du suspect : caudalisme, pratique qui consiste à observer son ou sa partenaire avec d'autres personnes, voyeurisme ou encore somnophilie, avoir des relations sexuelles avec un individu endormi.

Pour le psychiatre, l'inertie de l'épouse permettait à Dominique Pélicot "d'augmenter son sentiment d'emprise, de maîtrise et d'y ajouter des actes d'humiliation". L'expert relève que tout était filmé. Des participants rapportent les propos très crus que le mari tenait sur sa femme.

Absence d'empathie et psychorigidité

"Dominique Pélicot estime que le basculement se fait à la soixantaine. Les enfants ont grandi, le couple se retrouve un peu seul à la maison, tous les deux sont à la retraite et ils n'arrivent plus à assouvir ces fantasmes sexuels. Et c'est comme ça qu'il va commencer à aller sur ce site internet très controversé, coco.fr, et qu'il va commencer à regarder des vidéos et à proposer son épouse", explique Cindy Hubert.

"Son épouse est alors réduite au rang d'objet", indique le médecin. Avant lui, une enquêtrice de personnalité avait décrit une personnalité "a double facette". Jeudi 1er décembre 2022, un nouvel expert psychiatre confirme un camaïeu de fantasmes sexuels dans lequel évoluerait le suspect.

Un homme qui trouvait son plaisir à voir sa femme avilie et utilisée comme un appât. L'expert écrit que la dangerosité criminelle de Dominique Pélicot est élevée. Il note "l'absence d'empathie, la psychorigidité, la froideur affective étonnante de l'intéressé". Un personnage qui serait dans la dénégation et le déni.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Me Béatrice Zavarro, avocate au barreau de Marseille, avocate de Dominique Pélicot.
- Stéphane Bouchet, journaliste-producteur et réalisateur avec Farah Youbi de l’épisode de Chroniques Criminelles sur l’affaire Pélicot.
- Cindy Hubert, journaliste au service police-justice de RTL.

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