Affaire Henri Pacchioni : comment ce plongeur marseillais est-il devenu le suspect numéro 1 dans le meurtre de son ex-femme ?

Lundi 29 mai 1989, Fernande Moriamé se rend au commissariat de Marignane, commune près de Marseille, pour signaler la disparition de sa fille Michèle, 32 ans. Elle n'a pas eu de nouvelles depuis le 31 mars, dernier jour où elle l'a eue au téléphone. La disparition est vite qualifiée d'inquiétante : Michèle ne s'est pas rendue à son travail depuis deux mois.  

Les enquêteurs découvrent que la fille de Fernande s'était récemment séparée de ex-mari, un certain, Henri Pacchioni, un plongeur professionnel marseillais. Les deux concubins restaient reliés par Émilie, leur petite fille handicapée de 5 ans. 

Les regards se posent rapidement sur cet homme, que certains témoignages désignent comme le suspect principal. Dans L'Heure du Crime dédiée à cette affaire, Serge Mackowiak, à l'époque juge d’instruction, revient sur la situation du couple, avant cette mystérieuse disparition. 

"Cette vie de couple dissolu, c'est l'explication, puisque des violences ont déjà été commises sur la victime. Je rappellerai que dans cette procédure, il y a à un moment donné un témoignage comme quoi Pacchioni lui a cassé le nez. Donc, cette violence-là est déjà ancrée dans le couple. Ça a été d'ailleurs une des raisons pour laquelle j'ai beaucoup instruit sur le couple, pour avoir le mobile", explique le magistrat. 
Sept mois après la disparition, Henri Pacchioni est placé en garde à vue. Après 48 heures d'interrogatoire, le père de famille craque et avoue avoir tué accidentellement son ex-femme avant de jeter son cadavre dans un canal. 

Jugé en juin 1991, Pacchioni comparaît devant les assises d'Aix-en-Provence et s'immole dans sa cellule. Transféré à l'Hôpital de Hyères, il parvient à s'échapper. L'ancien plongeur marseillais récupère sa fille, avant de se lancer dans une cavale digne d'un scénario de film.