Affaire Fiona : l'infanticide qui a ému toute la France

Au printemps 2013, la France entière découvrait les pleurs de Cécile Bourgeon. Une mère de famille dans le malheur, qui recherchait désespérément sa petite fille de cinq ans, Fiona. Comment ne pas la prendre en pitié ?

Quatre mois plus tard, elle devenait pourtant la femme la plus détestée du pays, soupçonnée avec son compagnon d’avoir ôté la vie à Fiona, apparue au fil des investigations comme une enfant martyre.

Dès lors, l’enquête va plonger dans les méandres de ce couple instable et marginal où chacun des deux acteurs se renvoie la responsabilité de la mort de la petite fille et où personne ne peut dire - ou ne veut dire - où se trouve le corps de l’enfant. De longues auditions puis les quatre procès qui vont suivre ne vont pas suffire à faire surgir une vérité tangible. Après plus de dix ans de détention, la mère de famille veut sortir de prison.

Personne ne pouvait percevoir qu'elle mentait, tout le monde l'a crue

Vincent Vantighem

Au début de l'enquête, personne ne remet en question la version de Cécile Bourgeon : celle de la disparition de Fiona dans le très grand parc Montjuzet alors que sa mère s'était assoupie. "Personne ne pouvait percevoir qu'elle mentait, tout le monde l'a crue. Elle apparaît comme vraiment crédible à ce moment-là", précise Vincent Vantighem, grand reporter à BFMTV et invité de L'Heure du crime. 

Pourtant, rapidement, les policiers lui soumettent les incohérences dans son emploi du temps et certaines contradictions dans ses déclarations. Lors de sa quatrième audition, la mère, manifestement épuisée et nerveuse, craque. Cécile Bourgeon raconte que le décès de sa fille se serait déroulé un jour avant le signalement de sa disparition. 

Berkane Mahklouf, le compagnon de Cécile Bourgeon, a le plus mauvais rôle. Présenté comme violent, manipulateur, paranoïaque, il est accusé directement des coups mortels. "On va trouver une personnalité inquiétante de Berkane Mahklouf. Les mains parlent plus vite que la bouche. Il dégaine, il frappe. Il a un passif de violence", détaille Me Charles Fribourg, avocat de Nicolas Chafoulais et invité de L'Heure du crime. 

De mère éplorée, la jeune femme passe à principale responsable de cette tragédie. Alors qu'au premier procès, elle est acquittée, le quatrième procès la condamne à vingt ans de prison. "Les jurés se sont bien rendus compte que c'était plutôt elle la 'femme forte' du couple et c'était elle qui faisait subir à tout son entourage des violences. (...) Son vrai visage a éclaté à la fin de toutes ces audiences", explique Vincent Vantighem, grand reporter à BFMTV et chroniqueur judiciaire. 

Cécile Bourgeon, 36 ans, incarcérée depuis plus de dix ans, se dit déterminée à obtenir sa libération conditionnelle. Le corps de la petite fille n'a toujours pas été retrouvé. 

Les invités de l'émission

- Me Charles Fribourg, avocat au barreau de Clermont-Ferrand et avocat de Nicolas Chafoulais.
- Vincent Vantighem, grand reporter à BFMTV, chroniqueur judiciaire et auteur du livre Les défendre tous publié aux éditions du Rocher.

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