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Une Mobylette rouge (photo d'illustration)
Crédit : Stephan Schulz / dpa-Zentralbild / dpa Picture-Alliance via AFP
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Vendredi 13 janvier 1967, autour de 17h30, Paulette Pernin se demande où a bien pu passer sa fille Françoise, quinze ans et demi. Il y a trois quarts d'heure, elle lui a demandé d'aller faire une course à la boucherie-charcuterie de la rue Marcel-Gromesnil, à Villejuif, à une quinzaine de minutes de marche. Le père de famille, Francis, rentré du travail, fait aussitôt le tour du quartier à la recherche de sa fille.
Au lendemain de la disparition, la police lance un avis de recherche. Le signalement de Françoise Pernin est publié dans les journaux. Les Pernin sont rongés par l'inquiétude. Françoise, en raison de son handicap mental, est la plus choyée de la fratrie. Une enfant vulnérable et craintive. "Elle a suivi quelqu'un qu'elle connaissait", estime Alexandra Pernin, la nièce de Françoise, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Lundi 16 janvier. Un ouvrier qui traverse à pied l'immense chantier des nouvelles halles de Rungis aperçoit une forme humaine au fond d'un caniveau, au pied d'un remblai boueux. Alors que le jour se lève, c’est un cadavre martyrisé et ensanglanté qui apparaît aux yeux des policiers. Les violences sexuelles ne font aucun doute. Une trace d'étranglement est visible autour du cou. La victime est bien Françoise Pernin.
Un ancien employé de la SNECMA, société qui fabrique des moteurs d'avions, se manifeste auprès des policiers. Michel Kesmary habite la petite rue du Docteur-Pinel, à environ un kilomètre du domicile des Pernin. Le vendredi 13 janvier, il prenait l'air devant chez lui. Il était autour de 19h30, deux heures donc après la disparition. Aux enquêteurs, Michel Kesmary raconte avoir vu un jeune homme conduire un cyclomoteur rouge avec derrière lui une jeune fille. Un autre garçon les suivait.
Mardi 17 janvier 1967, lendemain de la découverte du corps, à partir de 15h00 et jusqu'à la nuit, la police organise une gigantesque battue entre le secteur où un témoin a aperçu la Mobylette rouge et les abords de l'autoroute voisine. Sans succès. Des baraques de chantier sont également explorées à Villejuif. Impossible de trouver le moindre indice.
Presque vingt jours après la disparition de Françoise Pernin à Villejuif, la police dispose d’un nouveau témoignage. Celui d'une voisine proche du témoin principal, Michel Kesmary. La femme explique qu’elle rentrait chez elle avec son fils aux alentours de 17h30. Elle a croisé la route de deux cyclomotoristes. Deux jeunes gens dont l'un transportait sur la selle arrière une fille aux cheveux courts, portant un manteau rouge et assise en amazone.
Nous sommes en 1991. Vingt-quatre ans après la mort de Françoise Pernin, le crime est prescrit selon la loi en vigueur à l'époque. Seul un nouveau fait ou un témoignage inédit pourrait éventuellement entraîner des vérifications. En 2023, Alexandra Pernin, nièce de la victime, rouvre le dossier. "On pense qu'elle n'a pas été tuée tout de suite mais plutôt séquestrée dans un cabanon, dans un endroit assez reculé où un voisin avait raconté qu'il avait entendu des cris toute le week-end", affirme-t-elle.
Courant 2022, l'un des frères de Françoise Pernin, il avait onze ans à l'époque, reçoit un coup de fil d'un ami d'enfance. Ce dernier lui rapporte une histoire survenue quelques années auparavant. Lors d'un déménagement de l'appartement de deux frères à Villejuif, il a été découvert dans le garage une vieille Mobylette rouge. Le témoin a fait rapport avec la mort de Françoise mais, sur le coup, n’a rien dit. Selon lui, la Mobylette a été emportée.
Alexandra Pernin ne désespère pas de trouver, malgré le temps passé, quelques petits éléments de réponse. Pour se rapprocher de la vérité. "Il n’est jamais interdit de rouvrir une enquête sur la base d’une demande de la famille. Au mois une enquête préliminaire pour voir s’il n’y a pas quelque chose encore à faire", précise Olivier Le Gall.
- Alexandra Pernin, nièce de Françoise Pernin.
- Me Marine Allali, avocate au barreau de Paris.
Avocate d'Alexandra Pernin.
- Olivier Le Gall, chargé de mission au pôle d'aide aux victimes et des affaires non élucidées, au cabinet de Me Didier Seban.
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