Samedi 12 avril 2003, Mario, un adolescent de 14 ans, part rejoindre sa mère, son beau-père, ses deux demi-sœurs, Sarah, 10 ans, Laetitia, 9 ans, et son demi-frère, Grégory, 7 ans. Ces derniers habitent dans un chalet au Grand-Bornand, un village d'altitude situé en Haute-Savoie.
L'adolescent a la surprise de trouver le chalet fermé. Personne ne répond aux coups de sonnette. L’inquiétude grandit et le lendemain, les gendarmes sont sur place et perquisitionnent au domicile.
"Une seule chose chose attire l’attention, c’est trop bien rangé. C’est ce que dit d’ailleurs Mario, dès qu’il rentre dans les lieux. Il y a trois enfants en bas âge, ça fait de l’animation et là, on n’a jamais vu le chalet comme ça", raconte Maître Géry Humez, avocat des parents de Xavier Flactif dans L'Heure du crime sur RTL.
Très vite, des vols sont constatés. La femme de ménage indique que des meubles et des fauteuils ont disparu. Dans un escalier, le tissu mural est arraché. Le gendarme Philippe Esperança, l'un des tout premiers spécialistes en morphoanalyse des taches de sang, est dépêché sur place. Il détermine quatre endroits où il y aurait eu des coups portés : au-dessus du garage, dans le séjour, dans la cuisine et dans la chambre de la petite Sarah. Des fragments de dents d’enfant, des débris de verre et une douille de calibre 6.35 témoignent d'une attaque.
Les gendarmes se penchent sur les connaissances de la famille et ils n’ont pas que des amis. Xavier Flactif, le père de famille et promoteur immobilier, était présenté comme un mauvais payeur par les artisans locaux. Il était en faillite et ses clients mécontents seraient nombreux. Au moment de la disparition, le montant des dettes des Flactif s'élève à plus de 2 millions d’euros.
"Xavier Flactif est un arnaqueur, tous les gens se sont fait baiser la gueule", dénoncera David Hotyat, un voisin bien remonté à l'époque. Ces propos sont vite remarqués par les gendarmes. L'homme et sa compagne Alexandra sont placés sur écoutes et évoquent à demi-mots l’affaire. La femme menace d'aller voir les policiers pour tout dire. L'empreinte génétique de David Hotyat apparait vingt-deux fois sur la scène de crime.
Cinq mois après le début de l’enquête, le couple est placé en garde à vue, tout comme un couple d'amis. Moins de deux heures après l’interpellation, David Hotyat avoue les cinq homicides. Il explique que Xavier Flactif le menait en bateau au sujet de la location d'un chalet. Avec sa compagne et leurs deux enfants, ils avaient dû déménager sans arrêt.
Mais la discussion aurait dégénéré. Des années plus tard, le fils rescapé revient sur l’assassinat de sa famille pour l’émission Sept à huit sur TF1.
"Je veux bien qu’on soit jaloux de quelqu’un. Mais je ne comprends pas ce qui amène à tuer deux personnes et trois enfants par jalousie, par envie et par haine", confie-t-il. Le 30 juin 2003, David Hotyat est, lui, condamné à perpétuité avec une peine de 22 ans de sureté. Dix ans de prison pour Alexandra, sa compagne et entre 15 et 1 an de prison pour les autres accusés.
- Maître Géry Humez, avocat au barreau d'Arras et avocat des parents de Xavier Flactif.
- Phillipe Esperança, expert en criminalistique agrée près de la Cour de Cassation et expert en morphoanalyse des traces de sang.
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